Paris (awp/afp) - Les prévisions de production mondiale de blé ont été revues à la hausse par rapport au mois dernier par le ministère américain de l'Agriculture (USDA) qui a, en particulier, fortement révisé la production des origines mer Noire (Russie, Ukraine, Kazakhstan) plus importante que jamais.

La prévision de production est revue à la hausse de plus de 5 millions de tonnes (Mt) à 743,2 Mt, dans le rapport mensuel de l'USDA dévoilé jeudi.

Principale raison de cette modification: les chiffres de la mer Noire et notamment de la Russie, dont la production est réévaluée à 77,5 Mt, soit 5,5 Mt de plus que le mois dernier et 5 Mt de plus que l'an dernier, année déjà record. De quoi permettre à la Russie de conforter son statut de premier exportateur mondial de blé.

La tendance est la même pour les voisins d'Ukraine et du Kazakhstan, dont les volumes de production sont également revus sensiblement à la hausse par rapport au mois dernier, à 26,5 Mt (+2,5) et 14 Mt (+1).

Conséquence, malgré un fort repli confirmé de la production américaine par rapport à l'an dernier (47,3 Mt contre 62,8 Mt lors de la campagne passée), les prévisions de stocks de fin de campagne s'envolent, à 264,7 Mt contre 260,6 Mt le mois dernier, laissant présager des cours toujours plus déprimés.

Si de nombreux observateurs se veulent optimistes quant à la possibilité pour la France de regagner des parts de marché à l'export de blé, avec une récolte bien meilleure en volume et en qualité cette année, "tant que les Russes sont là, il y aura de la concurrence sur les prix et sur les marchés", souligne à l'AFP Gautier Le Molgat, analyste au cabinet Agritel.

En outre, le marché américain est selon lui "plus élevé que ce qu'on pouvait attendre", d'où un risque encore accru de voir les prix repartir à la baisse.

Autre culture dont les prévisions de stocks sont considérablement revues à la hausse, le soja, qui voit ses disponibilités de fin de campagne revues à 97,7 Mt contre 93,5 le mois dernier.

Outre une réévaluation de la prévision de production de plus de 3 Mt aux Etats-Unis à 119,2 Mt, notamment à cause de perspectives de rendement augmentées, les stocks de début de campagne de gros producteurs comme le Brésil et l'Argentine, ont été revus à la hausse, alors que globalement, "on s'attendait à réaffermir les stocks mondiaux", selon Gautier Le Molgat.

En conséquence, les cours du colza sur Euronext ont intégré ces éléments et subi une belle chute en fin de séance, jeudi, perdant 3,25 et 4 euros sur les échéances de novembre et février.

En ce qui concerne le maïs, en revanche, pas de grande modification, le stock mondial reste rigoureusement identique à la prévision présentée le mois dernier, en dépit de rendements légèrement révisés à la baisse aux Etats-Unis.

afp/rp