Il convient par ailleurs de souligner l’impact de ces sanctions sur la capacité du pays à assurer le service de sa dette. La plupart des agences de notations ont ainsi abaissé leur note et estiment, au regard du faible niveau des réserves de change, que le pays est susceptible de faire défaut dans les prochains mois. Les stigmates de cette situation chaotique restent cristallisés autour de l’inflation, en constante augmentation depuis 2013. Il est d’ailleurs plus juste de parler d’hyperinflation, le Venezuela détenant le triste record du pire taux d’inflation au monde. Le manque de dollars, couplé à une inefficacité du contrôle des prix et à l’essor des marchés noirs, entrainent le pays dans une situation catastrophique, caractérisée par un taux annuel d’inflation de l’ordre de 2000%.
Le Venezuela ne parvient pas dans ce contexte à sortir de la récession dont il est entré de plein pied en 2014, lorsque les cours pétroliers se sont brusquement retournés. Le PIB reculera donc une fois de plus en 2017, de 4,5%.
Indice IBC de la bourse de Caracas
Le pays est régi par un système de change à taux fixe où coexistent trois taux de change officiels du bolivar vénézuélien (VEF) face au dollar. Le premier sert à importer des produits de base (il est officiellement fixé à près de 10 VEF pour 1 USD), le deuxième est fixé par enchère entre les entreprises et l’Etat tandis que le dernier est déterminé par le marché au taux Simadi (système marginal de devises) à destination des résidents et entreprises locales.
Face à l’incapacité des autorités à convertir les dollars en bolivars au taux officiel, faute de réserves suffisantes, le marché noir s’est fortement développé au point que la majorité des entreprises, ainsi que de la population, se tournent vers celui-ci pour acquérir des dollars.
Evolution du taux de change VEF/USD sur le marché noir – source : Banco Central de Venezuela