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Sans revenir sur son soutien à MAN pour le rachat de Scania, le constructeur automobile allemand privilégierait une fusion des deux entités, plutôt qu'une acquisition, rapporte le Financial Times, citant des sources proches des délibérations du conseil d'administration réuni hier soir pour discuter de la nouvelle offre de MAN de 10,2 milliards d'euros.

Tout en continuant à pousser les deux constructeurs de poids lourds à s'entendre, Volkswagen a indiqué qu'il supporterait MAN dans son rachat hostile de Scania, si celui-ci acquiert 56% des droits de vote du suédois (sans les parts de VW), et désapprouverait une contre-offre de Scania. Cependant, une autre solution aurait les faveurs de VW. Pour maximiser les synergies le groupe, actionnaire de MAN (15,06% du capital) et Scania, aurait suggéré la création d'une holding pour absorber les deux groupes et en créer un nouveau. 

La fusion, seconde étape après l'acquisition

Concernant le financement et le timing, mais selon le FT la fusion pourrait survenir après l'acquisition de MAN par Scania.

Rappelons qu'en début de semaine dernière le constructeur automobile allemand avait donné quatre semaines à MAN et Scania pour s'entendre sur une offre amicale et pour «créer de la valeur ajoutée en termes de synergies». Passé ce délai, «il n'y aura pas d'autre option si ce n'est celle d'une offre hostile», avait prévenu Bernd Pischetsrieder, le président de VW et président du conseil de Scania.

Seulement voilà, constatant que Investor AB, le second plus gros actionnaire de Scania, refusait toute discussion avec MAN, et devant le nouveau rejet de l'offre de MAN par le conseil d'administration du suédois, selon qui l'offre est sous-évaluée, Bernd Pischetsrieder a perdu patience et a soutenu implicitement un raid de MAN sur Scania.

Fin de semaine dernière, le fabricant de poids lourds est monté à 14,27% des droits de vote du suédois et 11,48% du capital, via Citigroup l'une de ses banques-conseils.
Notons que MAN a déjà un accord avec Renault pour acheter 5,2% de ses droits de vote.

Si l'opération aboutit, elle donnerait naissance au leader européen des constructeurs de véhicules utilitaires.

M.E.

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