Ce scénario d'un resserrement monétaire moins rapide que prévu a cependant pesé sur le secteur financier, pénalisé en outre par les perspectives mitigées données par JPMorgan Chase et Wells Fargo, qui publiaient ce vendredi leurs résultats trimestriels, tout comme Citigroup.

Comme depuis le début de l'année, hormis en juin, les valeurs technologiques ont soutenu la tendance avec entre autres des gains de 0,86% pour Apple et de 1,41% pour Microsoft, deux poids lourds de la cote.

L'indice Dow Jones a gagné 84,65 points (+0,39%), à 21.637,74. Le Standard & Poor's 500, plus large et principale référence des investisseurs, a pris 11,44 points, soit 0,47%, à 2.459,27. Le Nasdaq Composite, à forte composante technologique, a pour sa part fini en hausse de 38,03 points (+0,61%) à 6.312,47.

Le Dow Jones et le S&P-500 ont aussi touché des pics historiques en séance, à respectivement 21.681,53 et 2.463,54.

Sur la semaine, le Dow a pris 1,04%, le S&P-500 1,4% et le Nasdaq 2,6%, sa plus forte progression hebdomadaire de l'année.

Janet Yellen a donné mercredi un coup de fouet aux marchés actions américains en déclarant que la Réserve fédérale n'aurait pas à relever ses taux "encore tant que cela", bien que l'économie américaine soit en mesure de supporter de nouvelles hausses.

LA PROBABILITÉ D'UNE HAUSSE DE TAUX EN DÉCEMBRE FAIBLIT

Dans la foulée de ces déclarations de la présidente de la Fed, les indicateurs publiés ce vendredi ont un peu plus éloigné dans l'esprit des investisseurs la perspective d'un nouveau tour de vis monétaire.

L'inflation aux Etats-Unis a été nulle sur un mois en juin et elle est retombée à 1,6% sur un an, son niveau le plus bas depuis octobre 2016.

Les ventes au détail se sont en outre repliées en juin pour un deuxième mois consécutif tandis que les stocks des entreprises ont augmenté en mai.

Ces facteurs pourraient ébranler la détermination de la Fed à procéder à une troisième hausse de taux cette année, comme elle l'envisage jusqu'à présent.

La probabilité d'un relèvement des taux en décembre aux Etats-Unis est tombée à 48% après la publication de ces indicateurs, contre 55% jeudi, selon le baromètre FedWatch de CME Group.

"Les indicateurs pointent en direction de la poursuite d'une politique (monétaire) assez accommodante, qui a de toute évidence bien servi le marché ces dernières années. Donc en ce qui concerne le marché, c'est un peu encore la même histoire", dit Lee Ferridge, responsable de la stratégie macro en Amérique du Nord chez State Street Global Markets.

Le secteur financier, dont les bénéfices gonflent avec des taux plus élevés, a perdu 0,52%, plus mauvaise performance sectorielle du jour. Il est même le seul à avoir fini dans le rouge parmi les grands indices sectoriels du S&P.

Sa séance a en outre été plombée par les annonces de JPMorgan, Citigroup et Wells Fargo, qui donnaient le véritable coup d'envoi de la saison des résultats trimestriels.

Ces trois banques ont affiché des bénéfices supérieurs aux attentes au titre du deuxième trimestre 2017 mais la lecture détaillée de leurs résultats d'activités et leurs perspectives sur l'ensemble de l'année ont laissé un sentiment mitigé aux investisseurs.

JP Morgan a perdu 0,91%, Wells Fargo 1,1% et Citigroup 0,45%.

SPRINT MONTE SUR DES RUMEURS D'INTÉRÊT DE BUFFETT ET MALONE "La barre pour les résultats est plus haute cette fois, particulièrement après la croissance phénoménale observée au premier trimestre. Donc les entreprises qui ne répondent pas aux attentes ou qui fournissent des perspectives à la baisse seront excessivement sanctionnées", dit Michael Scanlon, gérant de portefeuilles chez Manulife Asset Management.

Bank of America (-1,67%) a été le principal frein à la hausse du S&P-500 tandis que Goldman Sachs (-0,78%) a enlevé plus de 12 points au Dow.

Ces deux établissements, ainsi qu'une autre grande banque, Morgan Stanley (-0,7%), publieront leurs résultats la semaine prochaine.

Globalement, les bénéfices des entreprises du S&P-500 sont attendus en hausse de 8,1% sur un an au deuxième trimestre, selon les données de Thomson Reuters I/B/E/S.

Cette saison des résultats suscite une attente particulière en raison de la valorisation élevée du S&P-500, qui se traite 17,3 fois les bénéfices attendus, contre une moyenne de long terme de 15, selon les données Thomson Reuters.

Dans l'actualité des fusions-acquisitions, Sprint a bondi de 4,27% à la suite d'informations selon lesquelles Berkshire Hathaway, le groupe de Warren Buffett, et Liberty Media, celui de John Malone, réfléchissent à un investissement de 10 à 20 milliards de dollars (8,72 à 17,44 milliards d'euros) dans le quatrième opérateur mobile des Etats-Unis.

L'indice CBOE de la volatilité a terminé en baisse de 0,39 point à 9,51, un plus bas de clôture depuis décembre 1993.

Environ 5,3 milliards d'actions ont été échangées au cours de la séance sur les différents marchés américains, contre 6,7 milliards en moyenne sur les 20 séances précédentes.

Les indicateurs macroéconomiques du jour ont fait reculer le dollar, tombé à un plus bas depuis septembre 2016 face à un panier de devises de référence et à quasiment 1,1470 face à l'euro, ainsi que le rendement à 10 ans des emprunts du Trésor américain, sous 2,33%.

Les cours du pétrole ont terminé en hausse de 1% pour finir la semaine sur une progression hebdomadaire de l'ordre de 5%.

(Avec Caroline Valetkevitch à New York et Tanya Agrawal à Bangalore; Bertrand Boucey pour le service français)

par Kimberly Chin