(Cercle Finance) - Un coup d'épée dans l'eau ! C'est un peu le sentiment qui prévalait à la clôture à Wall Street après l'abaissement de 50Pts de base du Prime Rate à 3,00%: comme si la FED n'avait accompli -à l'heure dite- qu'une opération de routine, conforme à un 'engagement moral' conclu avec les marchés de longue date.

De fait, rien ne semble avoir bougé par rapport à la 1ère heure de cotations puisque le Dow Jones s'inscrivait en repli de 0,3% à 12.445 vers 17H30 (heure française) tandis que le Nasdaq Composite abandonnait -0,4% à 2.349Pts: ces scores sont très exactement ceux observés à la clôture.

Entre temps, comme s'il s'était produit une 'saute de tension', le Nasdaq a affiché jusqu'à +1,5% (à 2.396Pts) et le Dow Jones +2,5% à 12.680Pts: cela peut s'expliquer par quelques rachats de 'short' d'opérateurs ayant parié sur un geste limité, voir un statu quo de la FED sur les taux.

Le 'fait accompli' et les interrogations au sujet de la croissance ont rapidement douché les 'manifestations d'exubérance' habituelles en ce type de circonstance. Le 'plan Bush' peine à convaincre Wall Street, d'autant que le volet fiscal pourrait être amendé par le Congrès.

Les statistique publiées ces dernières 48H pouvaient justifier une lecture paradoxale de la santé actuelle de l'économie américaine.

Si le Département du Commerce a annoncé ce matin que la croissance du produit intérieur brut américain (PIB) n'avait enregistré qu'une progression de seulement 0,6% au 4ème trimestre, contre 1% attendu, le cabinet ADP a annoncé que le secteur privé américain avait créé 130.000 nouveaux emplois au mois de janvier, un chiffre nettement supérieur à la prévision moyenne des économistes, qui s'était établie à 40.000.

La consommation, pilier de la croissance américaine, a sérieusement fléchi au 4ème trimestre (+0,2%) alors que les dépenses des ménages progressent de +2,2% seulement en rythme annuel fin 2007 contre +2,8% trois mois auparavant.
Les dépenses de construction ont plongé de -24% tandis que les saisies de logements ont dépassé les 200.000/mois depuis septembre et s'élèvent à 1,3 millions sur l'ensemble de l'année 2007.

Les promoteurs et les 'monoliners' ont reperdu les gains engrangés la veille (Pulte Homes rechutait de -8,5%, DR Horton de -6,6%, MBIA de -17%, MBIA de -12,7%, Fannie Mae de -5,4%)

Du côté des entreprises, ce sont une nouvelle fois les publications de résultats qui dominent l'actualité.

Boeing s'adjugeait +2,4% sur le Dow après l'annonce d'un résultat net en hausse de 4% à 1.033 millions de dollars au titre du quatrième trimestre, un chiffre supérieur au consensus des analystes.

Merck a débuté la séance sur une note de franche lourdeur (- 4,5%) dans le sillage de la publication d'une lourde perte de 1,63 milliard de dollars au quatrième trimestre, principalement imputable aux provisions enregistrées dans le cadre du litige sur Vioxx, le titre perdait -2,75%.

Sur le compartiment technologique, Yahoo! dégringolait de -8,4% après avoir fait part de perspectives prudentes pour 2008 hier à l'occasion de l'annonce de ses derniers résultats (Citigroup a dégradé sa recommandation sur le titre).
Ce repli fut pratiquement compensé par l'envolée de +12,5% du groupe de sous-traitance américano-singapourien Flextronics qui affiche un bénéfice -hors charge exceptionnelle- de 30 cents par action (23 cents en 2006) alors que le consensus du marché tablait sur 26 cents.
Le spécialiste des solutions informatiques Unisys grimpait de +6,6% alors que son activité ressortait supérieur aux estimations (généralement pessimistes depuis les trimestriels d'Intel et Microsoft).

Si les indices US n'ont pas évolué de manière significative par rapport à la veille, les cambistes en revanche ont précipité le Dollar sous les 1,49/E avant que sa baisse ne se réduise légèrement en fin de soirée à 1,4830 et 106,2Yen (après un test des 106Yen, le plancher du 28/01).

PhBéchade.



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