Block 1 : Les actualités essentielles

  • Le procès de Sam Bankman-Fried continue

Sam Bankman-Fried (SBF), l’ex-PDG de FTX, est actuellement en procès, accusé d’avoir orchestré des manœuvres frauduleuses sur la plateforme FTX. Trois témoins clés (Gary Wang, le cofondateur de FTX, Caroline Ellison, son ex-compagne et ex-PDG d’Alameda Research, ainsi que Nishad Singh, l’ex-directeur technique de FTX) ont fourni des témoignages accablants à son encontre, rendant la tâche difficile pour ses avocats qui ont semblé hésitants et limités dans leurs contre-interrogatoires. Les avocats estiment être bridés, ne pouvant aborder des sujets qui montreraient SBF sous un jour plus positif, notamment l’éventuel remboursement des clients, ou encore les actes caritatifs de Sam Bankman-Fried. Une décision reste en suspens : faire témoigner ou non l’ex patron de FTX, ce qui pourrait prolonger le procès d’une semaine supplémentaire.

  • France : une loi encadrant les NFT

Le projet de loi SREN, incluant la loi Jonum, a été adopté en première lecture à l'Assemblée nationale française. Cette loi vise à réguler les jeux d'argent numériques basés sur la blockchain, comme les tokens non fongibles (NFT). Elle impose des règles telles que la vérification de l'âge des utilisateurs pour prévenir les risques liés aux jeux d'argent chez les mineurs et limiter la promotion de ces jeux par les influenceurs auprès d'un public mineur. Elle inclut aussi des mesures pour lutter contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. La loi sera appliquée de manière expérimentale pendant trois ans et un rapport sur son impact sera présenté au Parlement dans les 18 mois.

  • BCE : la phase préparatoire de l’euro numérique débute

La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé le passage du projet d’euro numérique à la phase préparatoire, qui débutera le 1er novembre et durera deux ans. Durant cette phase, un ensemble de règles sera rédigé et des technologies ainsi que des infrastructures seront choisies pour la future monnaie numérique de banque centrale (MNBC). La BCE a clarifié que le lancement de cette phase ne garantit pas l’émission de l’euro numérique, une décision qui ne sera prise qu'après l’achèvement du processus législatif de l’Union européenne. L’apparition de l’euro numérique n'est pas attendue avant 2026.

  • Ferrari accepte les paiements en cryptomonnaies

Ferrari a annoncé qu’elle accepterait les cryptomonnaies comme moyen de paiement pour ses véhicules, d’abord aux États-Unis avant de s’étendre à l’Europe. En utilisant les services de BitPay, Ferrari convertira directement les paiements en cryptomonnaies en monnaies fiat, minimisant ainsi les risques liés à leur volatilité et garantissant la conformité avec les réglementations anti-blanchiment souligne l’entreprise. La marque estime que l’acceptation des cryptomonnaies lui permettra d'atteindre une nouvelle clientèle. Le bitcoin (BTC), l’ether (ETH) et l’USDC seront les premières cryptomonnaies à être accepté chez la célèbre marque au cheval cabré.

Block 2 : L’Analyse Cryptique de la semaine

Dans le sillage de la crise financière mondiale de 2008, bitcoin est apparu comme une réponse provocante aux autorités financières en place, en incarnant la volonté de décentraliser la monnaie. Elle promettait un réseau échappant à la seule domination des gouvernements ou des entreprises, tout en cultivant l’idée d’un espace où l'information et l'accès à la valeur s'épanouissaient démocratiquement. La blockchain Bitcoin en est l'illustration, puisqu'elle fonctionne de manière discontinue, sans aucun propriétaire unique, ni localisation géographique déterminée.

Mais lorsqu’on s’écarte de l'œuvre de Satoshi Nakamoto, la réalité s'éloigne souvent de cette vision de décentralisation.

L'inquiétante "attaque des 51 %" est au cœur des difficultés rencontrées par les développeurs de blockchains publiques. Cette attaque se produit lorsqu'une seule entité obtient plus de la moitié de la puissance de calcul d'un réseau, ce qui lui permet de manipuler la blockchain, de modifier les transactions et d'effectuer une "double dépense" de jetons numériques.

Récemment, Coinbase a dévoilé des informations alarmantes : ViaBTC, un collectif de mineurs de cryptomonnaies, avait accumulé 51% des prouesses de calcul du réseau Zcash, réputé pour ses solides protections de la vie privée pour effectuer des transactions. On parle ici d’une blockchain capitalisée à hauteur de 385 millions de dollars au moment de l’écriture de ces lignes. Afin d'atténuer les répercussions potentielles et de protéger les actifs des utilisateurs, Coinbase a mis en œuvre des mesures strictes, limitant temporairement les marchés du Zcash pour réduire la volatilité du cours de sa cryptomonnaie native : ZEC.

L’idée qu'une attaque de 51 % se produise sur un réseau bien connu est troublante. Mais en réalité, il existe de nombreuses autres blockchains fonctionnant avec un mineur contrôlant 51% du réseau. Pour Slava Karpenko, du pool minier 2Miners, cette situation est "assez courante" parmi les cryptomonnaies les moins populaires.

Cela s'explique en partie par l'économie des mineurs : plus la puissance de calcul d'un pool minier est importante - il s'agit d'un regroupement de plusieurs mineurs individuels, mais gérés de manière centralisée - plus il commande de blocs de transactions et plus il obtient de récompenses en cryptomonnaies. Et le pool minier qui obtient plus de récompenses attire plus d'utilisateurs, ce qui provoque une concentration.

D’un autre côté, la dynamique du marché joue également un rôle essentiel. La baisse de la valeur des cryptomonnaies a diminué l'attrait des mineurs, ce qui rend les petites blockchains encore plus vulnérables aux attaques 51%.

À la recherche d'une solution plus résiliente, Zcash envisage une évolution qui s'éloigne du paradigme minier conventionnel. À l'image de la transformation d'Ethereum, qui est passé de la preuve de travail (Proof-of-Work) à la preuve d’enjeu (Proof-of-Stake), Zcash vise à adopter un mécanisme de "preuve d'enjeu", une approche transformatrice de la validation des transactions utilisant les avoirs en monnaie numérique, ou jalonnement (Staking), pour valider les transactions et sécuriser le réseau, au lieu d'utiliser la puissance de calcul des mineurs, qui est propre au mécanisme de preuve de travail.

Toutefois, le passage à la "preuve d'enjeu" n'efface pas le spectre de la centralisation. Pour les blockchains fonctionnant sous la preuve d’enjeu, comme Ethereum, il faut détenir 34% de l’ensemble des jetons déposés sur la blockchain pour être en mesure de falsifier des transactions - un seuil plus bas que pour les blockchains sous preuve de travail gérées par des mineurs (51%).

Cet épisode Zcash souligne les vulnérabilités inhérentes et la nature évolutive des réseaux de blockchain, où la décentralisation louée reste souvent un objectif ambitieux. A titre d’information, la principale pool de minage du réseau Bitcoin détient 29,2% de la puissance de calcul totale selon Blockchain.com.

Les principales pool de minage de Bitcoin
Blockchain.cim

Block 3 : Tops & Flops

Palmarès des cryptomonnaies
(Cliquez pour agrandir)

Zonebourse

Block 4 : Lectures de la semaine

Les cheveux magiques de SBF et autres grands moments du procès FTX (Wired, en anglais)

L’étrange cas de Sam Bankman-Fried (Project Syndicate, en anglais)