PARIS, 8 décembre (Reuter) - Les mesures gouvernementales visant à atténuer les coûts de la crise énergétique en Europe ne devraient pas dépasser les niveaux actuels et revenir vers zéro dans les deux ou trois prochaines années, a déclaré jeudi le gouverneur de la Banque de France (BdF).

Les gouvernements européens ont engagé des dizaines de milliards d'euros cette année pour aider les ménages et les entreprises à faire face aux prix record de l'électricité et du gaz, par le biais de mesures comprenant, notamment, des subventions, des allègements fiscaux et des plafonnements des prix.

Ils ne peuvent maintenir éternellement de telles mesures, qui ne font que déplacer le fardeau financier entre les différentes catégories de ménages et d'entreprises, par le biais de la fiscalité, et vers les générations futures, par le biais de la dette, a déclaré François Villeroy de Galhau, lors d'un discours devant la Toulouse School of Economics.

Selon lui, ces mesures devraient donc être réduites après le pic du choc énergétique et être conçues de manière à ne pas saper les incitations à économiser l'énergie, à l'instar de ce qu'ont fait l'Allemagne et les Pays-Bas.

"La part des finances publiques dans la distribution de la charge cumulée en 2022 et les années suivantes ne devrait pas dépasser les niveaux actuels et revenir vers zéro en, disons, deux à trois ans."

La part résiduelle de la charge devrait être répartie équitablement entre les entreprises et les ménages en fonction de leur consommation d'énergie, a ajouté François Villeroy de Galhau, malgré le risque d'impopularité d'une telle mesure.

Pour la France, la BdF estime que la facture énergétique supplémentaire cette année s'élève à 47 milliards d'euros, soit 1,9% du PIB par rapport à lannée précédente.

Selon François Villeroy de Galhau, le choc sur les termes de léchange diminuera en 2023 si la stabilisation des prix mondiaux des matières premières se confirme et si le ralentissement économique mondial pèse également sur les importations.

Toutefois, il pourrait aussi se prolonger si les prix du gaz restent élevés lorsque les pays européens devront reconstituer leurs stocks pour l'hiver 2023/2024, a-t-il ajouté. (Reportage Leigh Thomas ; Version française Kate Entringer)