Le groupe de luxe a vu ses ventes totaliser 856,8 millions d'euros, en croissance de 10,5%. A taux de change constants, la progression a atteint 12,8%, un chiffre supérieur aux attentes des analystes (10% à 11%) et qui se compare à une base élevée (+17,6% au premier trimestre 2012).

"Les chiffres sont solides et (...) la croissance équilibrée dans toutes les régions du monde", notent les analystes d'UBS.

Ils sont salués en Bourse, où le titre gagne 1,2% à 251,8 euros vers 12h10, dans un marché en hausse de 0,4%.

Malgré des multiples hors normes (29 fois les bénéfices estimés pour 2014, contre 19 en moyenne pour le secteur) et un flottant limité à environ 5% du capital, le titre signe une progression de 11,3% depuis le début de l'année.

La croissance d'Hermès, qui ralentit par rapport aux 18,5% du dernier trimestre 2012 et aux 16,4% de l'ensemble de 2012, se révèle cependant nettement supérieure à celle de LVMH, ressortie à 7% au premier trimestre.

Hermès a vu sa croissance organique dépasser les deux chiffres dans toutes les régions du monde hormis au Japon (+7%).

En Chine continentale, les ventes ont grimpé de 20%, a précisé à Reuters Patrick Thomas, gérant du groupe. Contrairement à d'autres griffes, qui y vendent surtout des accessoires, la clientèle chinoise d'Hermès - majoritairement masculine - est surtout friande de prêt-à-porter.

En Asie (hors Japon), les ventes ont augmenté de 17,4%, tandis qu'elles sont restées solides en Europe et en France malgré la crise (+12,4% et +11,6% respectivement) ainsi qu'aux Etats-Unis (+11%).

UN "TROU D'AIR" DANS L'HORLOGERIE

Dans la maroquinerie, la croissance s'est tassée à 7%, un ralentissement qui s'explique, selon Patrick Thomas, par des "questions de répartition du calendrier de fabrication".

La croissance de la division, freinée par des capacités de production limitées, devrait, selon lui, s'approcher en 2013 des 10% permis par l'accroissement de l'outil de production.

A l'inverse, la dynamique est restée très solide dans le prêt-à-porter et les accessoires, qui ont signé une hausse de 18,2% après un comparatif particulièrement élevé (+20%), confirmant la montée en puissance des activités de mode dopées par le nouveau styliste maison Christophe Lemaire. Les ventes de soie et textiles ont quant à elles grimpé de 15,3%.

Seule contre-performance, l'horlogerie accuse une baisse des ventes (-5,3%), plombées par le recul de la demande en Chine où la pratique des cadeaux a subi un coup de frein.

"Il s'agit d'un trou d'air et on peut s'attendre à une reprise d'ici la fin de l'année", a tempéré Patrick Thomas, pour qui les soubresauts de l'industrie horlogère ne sont ni nouveaux ni inquiétants.

Alors que certains acteurs du luxe, comme Louis Vuitton (LVMH) ont procédé à d'importantes hausses de prix en début d'année, le gérant d'Hermès a précisé que les hausses avaient été limitées à 3% ou 4% et uniquement passées en Europe.

Dans un contexte devenu plus difficile pour le luxe du fait de la crise en Europe et d'un ralentissement de la croissance en Chine, doublé de mesures "anti-luxe" prises par le nouveau gouvernement de Pékin, les analystes estiment que 2013 devrait voir la croissance du secteur poursuivre sa décélération, aux environs de 10%, après 11% en 2012 et un record de 20% en 2011.

Pascale Denis, édité par Jean-Michel Bélot

par Pascale Denis