PARIS, 8 décembre (Reuters) - L'industriel Serge Dassault se dit à la disposition de la justice dans l'enquête sur l'achat de votes à Corbeil-Essonnes (Essonne), dans une interview publiée dimanche par le JDD.

Des juges du pôle financier de Paris ont demandé la levée de l'immunité parlementaire du sénateur UMP dans le cadre de cette enquête, a-t-on appris début décembre. (voir )

"Ils peuvent m'interroger quand ils veulent. J'ai toujours été à la disposition de la justice", déclare le milliardaire français à ce sujet dans les colonnes du Journal du Dimanche.

Les juges Guillaume Daieff et Serge Tournaire conduisent une instruction visant Serge Dassault pour achat de votes, corruption, blanchiment et abus de biens sociaux à Corbeil-Essonnes dont le sénateur fut maire.

Cette affaire serait liée à la tentative d'assassinat d'un homme qui exerçait, selon Serge Dassault, du chantage et menaçait son intégrité physique.

L'un des proches de l'industriel, Younès Bounouara, qui s'est rendu à la justice début novembre après avoir fui à l'étranger, a affirmé en octobre à l'hebdomadaire Le Point être l'auteur de cette tentative.

"Quelle histoire ! J'ai toujours dit que je n'avais rien à voir avec cette affaire, ni d'une façon ni d'une autre. Faire croire que j'aurais pu donner l'ordre de faire tirer sur quelqu'un est une abomination", déclare Serge Dassault.

"Le don que j'ai fait à Younès (Bounouara), c'était en 2011. Younès m'a dit que c'était pour des investissements en Algérie. Cela n'a strictement rien à voir avec un achat de voix en 2010 ! Je suis victime de chantage et de racket", ajoute-t-il.

En 2011, Serge Dassault dit avoir versé deux millions d'euros à Younès Bounouara et à ses associés, dont une somme de 400.000 euros à cet intermédiaire qui l'avait aidé à s'implanter dans la commune.

Serge Dassault précise que cette somme provenait du Liban, où il possédait de l'argent de manière "tout à fait légale et officielle".

Le sénateur dit avoir réalisé en tout une trentaine de dons, tous enregistrés devant notaire et provenant de ses fonds personnels exclusivement.

"Il n'y a jamais eu d'abus de biens sociaux ni d'abus de biens publics", dit-t-il.

Serge Dassault ajoute qu'il ne sait pas encore s'il se présentera à nouveau à la mairie de Corbeil lors des élections municipales de mars prochain. (Marion Douet, édité par Danielle Rouquié)