Vodafone (-0,49% à 136,25 pence) a officiellement introduit en bourse sa filiale de gestion de tours de télécommunication, Vantage Towers. Plus de 95,8 millions d'actions ont été placées sur la place de Francfort, dont 12,5 millions pour couvrir l'option de surallocation, au prix unitaire de 24 euros. Cette introduction devrait générer un produit brut de 2,3 milliards d'euros pour l'opérateur britannique, en supposant que l'option de surallocation soit entièrement exercée, et implique une valorisation de Vantage Towers de 12,1 milliards d'euros.

Le 9 mars dernier, Vodafone avait annoncé vouloir lever 2 à 2,8 milliards d'euros, et visait une valorisation boursière de sa filiale de 11,4 à 14,7 milliards, sur la base d'un prix de 22,5 à 29 euros par action. Les fonds d'investissement Digital Colony et RRJ s'était également manifestés pour entrer au capital de Vantage Towers à hauteur de 950 millions d'euros.

Vantage Towers gère environ 82 000 sites dans 10 pays. A titre de comparaison, le leader européen du secteur, Cellnex, exploite quelques 128 000 tours en Europe, dont 26 740 en France après l'acquisition 10 500 sites supplémentaires grâce au rachat de Hivory à Altice et Starlight Holdco, annoncée en février. 

Le groupe espagnol, basé à Barcelone, a multiplié les acquisitions ces dernières années dans plusieurs pays européens (Portugal, Pologne, Autriche, Suède, Italie...) afin de devenir un géant des tours de télécommunication et d'atteindre une capitalisation de plus de 22 milliards d'euros. Il entend poursuivre dans cette voie à l'avenir, et vise une croissance de ses revenus en 2021 de plus 33%.

Plus récemment, Orange a officialisé, lors de la présentation de ses résultats 2020 mi-février, la création de sa TowerCo européenne, baptisée Totem, chargée de gérer un portefeuille de tours de télécommunication (les infrastructures métalliques sur lesquelles sont installées les antennes mobiles) composé d'environ 25 500 sites en France et en Espagne.

Une annonce qui faisait suite aux propos du PDG du groupe, Stéphane Richard, dans les colonnes du Financial Times en novembre dernier. Celui-ci s'était alors déclaré "ouvert d'esprit" concernant la possibilité de créer un champion européen des tours de télécommunication, grâce à un éventuel rapprochement avec un ou plusieurs concurrents. Stéphane Richard avait néanmoins précisé qu'aucune discussion n'était en cours.

"Il y a plus intelligent à faire que de vendre ses tours à Cellnex", avait-il encore encore déclaré.