par Svea Herbst-Bayliss et Lisa Baertlein

BOSTON/LOS ANGELES, 4 novembre (Reuters) - L'investisseur activiste William Ackman et Chipotle Mexican Grill ont signé un accord de confidentialité, a-t-on appris de source proche du dossier, ce qui pourrait permettre à Pershing Square, la société de gestion d'Ackman, d'imposer des changements au sein du groupe de restauration rapide sans avoir à engager des procédures judiciaires longues et coûteuses.

Ackman, qui a acheté près de 10% du capital de Chipotle il y a deux mois et n'a pas dévoilé ses intentions depuis, souhaite disposer de plusieurs sièges au conseil d'administration dans le but de pousser le groupe à améliorer son marketing et sa sécurité sanitaire, ont déclaré trois personnes proches du dossier cette semaine.

Chipotle s'est refusé à tout commentaire sur la teneur de ses discussions avec tel ou tel actionnaire mais s'est dit déterminé à dialoguer avec tous les investisseurs, ajoutant qu'il travaillait "activement" au renouvellement de son conseil d'administration.

Un porte-parole de Pershing Square Capital Management s'est refusé à tout commentaire.

La signature d'un accord de confidentialité ne signifie pas que les deux parties parviendront à conclure un accord mais elle suggère qu'elles préfèrent entamer des négociations plutôt que d'en passer par la voie judiciaire.

En Bourse, Chipotle a perdu 40% de sa valeur depuis une série d'intoxications alimentaires fin 2015 dans laquelle certains de ses restaurants aux Etats-Unis ont été mis en cause et fermés temporairement. Les ventes du groupe n'ont toujours pas retrouvé depuis leur niveau d'avant ces incidents.

Chipotle a récemment mandaté un cabinet d'avocats de Wall Street, des banques d'investissement et une société de relations publiques pour organiser sa défense contre l'offensive de William Ackman, ont dit des sources proches du dossier à Reuters.

Son conseil d'administration est critiqué depuis longtemps par des fonds de pension et d'autres actionnaires qui lui reprochent un fonctionnement trop fermé, des rémunérations trop élevées et le maintien d'administrateurs nommés il y a plus de 15 ans.

Le dossier Chipotle représente un enjeu important pour Ackman, dont le fonds a perdu environ 17% depuis le début de l'année après -16% en 2015.

(Marc Angrand pour le service français)