Le milliardaire français Vincent Bollore a reçu une offre de 5,7 milliards d'euros (6,43 milliards de dollars) de Mediterranean Shipping Company (MSC) pour ses actifs logistiques africains, une opération qui transformerait son groupe familial deux mois seulement avant son départ à la retraite.

L'offre de la société privée MSC, deuxième compagnie mondiale de transport maritime par conteneurs, intervient après les acquisitions majeures réalisées par ses rivaux CMA CGM et Maersk dans le domaine des infrastructures portuaires et des services logistiques non maritimes.

La pandémie de COVID-19 a provoqué des pénuries de porte-conteneurs et des embouteillages dans les ports à un moment où les dépenses de consommation sont très élevées, ce qui a fait grimper les taux de fret à des niveaux records.

Cela a rempli les coffres des plus grandes compagnies maritimes et les a incitées à chercher à s'intégrer davantage en rachetant des services terrestres.

Dans ce contexte, le groupe Bollore n'a pas pu faire face aux investissements qu'implique une concurrence accrue en Europe, mais aussi de la part de nouveaux venus riches en liquidités de Chine et du Moyen-Orient, a indiqué une source proche du dossier.

La vente des actifs africains de Bollore priverait le groupe familial coté, évalué à 12,9 milliards d'euros sur le marché, d'une grande partie de ses activités historiques et ferait de ses participations dans le groupe de médias Vivendi le centre de gravité de l'entreprise.

Cette annonce intervient deux mois seulement avant que Vincent Bollore, 69 ans, ne passe les rênes de ce groupe à ses quatre enfants.

L'homme d'affaires, qui a passé la majeure partie de sa vie adulte à développer cette activité clé par le biais d'acquisitions et de relations personnelles avec des hommes d'État en Afrique de l'Ouest, a déclaré à plusieurs reprises qu'il prendrait sa retraite le 17 février 2022, date qui marque le 200e anniversaire du groupe, fondé en Bretagne.

Bollore Africa Logistics emploie environ 20 800 personnes et possède 16 concessions de terminaux à conteneurs. Il exploite également trois concessions ferroviaires.

(1 $ = 0,8864 euros) (Rapports de la rédaction de Gdansk, Mathieu Rosemain et Gwenaelle Barzic à Paris ; Édition : Tassilo Hummel, Mark Potter et Cynthia Osterman)