PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont fini en baisse mercredi et Wall Street cédait du terrain à l'approche de la mi-séance en raison des craintes liées à une éventuelle flambée de l'inflation.

À Paris, le CAC 40 a perdu 0,36% à 5.765,84 points. Le Footsie britannique a cédé 0,56% et le Dax allemand a abandonné 1,1%.

L'indice EuroStoxx 50 a reculé de 0,71%, le FTSEurofirst 300 de 0,7% et le Stoxx 600 de 0,74%.

Au moment de la clôture en Europe, les principaux indices new-yorkais perdaient de 0,3% à 1,6%.

Les craintes d'une accélération de l'inflation qui conduirait les banques centrales à resserrer plus tôt que prévu leurs politiques monétaires prennent le pas sur des espoirs de redémarrage économique à l'oeuvre sur les marchés mondiaux depuis plusieurs semaines.

Le marché américain semble concerné en priorité, comme l'illustre le plus haut d'un an atteint par le rendement des Treasuries à dix ans. Mais l'Europe n'est pas épargnée pour autant, les rendements des emprunts d'Etat de référence évoluent à des niveaux élevés et les prix à la consommation britannique ont augmenté plus que prévu le mois dernier (+0,7% sur un an).

La séance américaine sera animée par la publication du compte rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale (à 19h00 GMT) au cours de laquelle ses décideurs politiques n'ont pas semblé s'alarmer de l'inflation.

Eric Rosengren, le président de la Fed de Boston, a estimé qu'il était peu probable que l'inflation atteigne l'objectif de 2% sur la durée visé par la Réserve fédérale avant au moins la fin de l'année prochaine.

VALEURS EN EUROPE

La cote en Europe a été animée par plusieurs résultats trimestriels, notamment ceux de Kering qui a chuté de 7,15%, sa plus forte baisse depuis mars, après la publication d'un recul inattendu de ses ventes au quatrième trimestre alors que Gucci, sa marque phare, rencontre toujours des difficultés dans le contexte de la pandémie.

M6 a grimpé de 12,69% après la publication de résultats meilleurs qu'attendu, auxquels s'ajoutent les spéculations sur la possibilité d'un rachat.

Le groupe minier Eramet a gagné 14,29% après avoir dit s'attendre à un rebond de son excédent brut d'exploitation (Ebitda) cette année après avoir réduit ses pertes au second semestre 2020.

Dans le reste de l'Europe, le distributeur Ahold Delhaize a cédé 3,31% et le groupe de grande consommation Beiersdorf 5,89% en raison de prévisions annuelles décevantes.

En repli également, le titre Zalando a perdu 6,48%, le groupe d'investissement Kinnevik prévoyant de distribuer sa participation de 21% dans le groupe de mode en ligne à ses propres actionnaires.

Au niveau sectoriel, l'indice Stoxx de la distribution accuse la plus forte baisse (-3,08%) et celui de l'énergie la plus forte hausse (+0,33%).

LES INDICATEURS DU JOUR

La progression plus marquée qu'attendu des prix à la production (+1,3% le mois dernier, sa plus forte augmentation depuis décembre 2009) et des ventes au détail (+5,3% en janvier contre une hausse attendue de 1,1%) suggèrent une reprise de l'activité économique et alimentent le débat sur une accélération de l'inflation.

"Cette autre série de statistiques appuie la thèse selon laquelle le 'reflation trade' n'est pas près de disparaître et que l'inflation se profile. À court terme, le dollar va bénéficier de la hausse des rendements (...) qui devraient rester élevés", a déclaré Edward Moya, analyste senior chez OANDA.

TAUX/CHANGES

Le rendement des Treasuries à 10 ans évolue autour de 1,2737%, en baisse mais toujours proche du pic d'un an atteint dans la matinée à 1,333%.

Celui du Bund allemand de même échéance a reculé à -0,37% après avoir atteint -0,331% pour la première fois depuis juin dernier.

Sur le marché des changes, le dollar avance de 0,48% face à un panier de devises de référence, à un pic de dix jours, porté par la récente envolée des rendements obligataires américains.

L'euro recule à 1,2039 dollar.

PÉTROLE

Les perturbations de la production pétrolière aux Etats-Unis en raison de la vague de froid qui frappe le sud du pays soutiennent les cours: le baril de brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) gagne 0,53% à 60,37 dollars et celui de Brent prend 0,71% à 63,8 dollars.

Les analystes d'ANZ et de Citigroup estiment la perte de production de pétrole de schiste à au moins deux millions de barils par jour aux Etats-Unis.

par Laetitia Volga