fréquentation perdure (Djebbari)

PARIS (awp/afp) - Il y aura un "problème de modèle économique des transports en commun" si le "décrochage" de la fréquentation des transports en commun perdure, a estimé dimanche sur Europe 1 le ministre délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari, qui souhaite en discuter avec les acteurs en région.

"Nous aurons à avoir une discussion très sérieuse avec les régions sur le sujet parce que si nous observons sur un temps long un décrochage, comme c'est le cas maintenant, de la fréquentation des transports en commun, nous aurons un problème de modèle économique des transports en commun", a-t-il indiqué. Il a cité l'exemple de la fréquentation du métro parisien, inférieure actuellement "de 40%" par rapport à l'an dernier.

"Ca promet d'être assez durable, c'est évidemment des sommes qui sont colossales. Il faudra si tout cela perdure - y compris par des effets structurels, le recours au télétravail, une forme de +démétropolisation+ (...)- avoir cette discussion rationnelle, froide, lucide, avec les gens qui aujourd'hui organisent les transports en région, parce que ce sont des volumes considérables" a-t-il poursuivi.

La présidente d'Ile-de-France Mobilités (IDFM) Valérie Pécresse est parvenue début septembre à un accord avec le gouvernement pour compenser les pertes de recettes liées au Covid-19, estimées à 2,6 milliards d'euros cette année.

Quant aux TGV, le ministre a précisé qu'"il n'y a pas de sujet de fermetures de lignes", mais "peut être" à "un moment d'adapter les fréquences quand sur tel ou tel trajet vous avez beaucoup de TGV".

Interrogé sur une éventuelle nationalisation du groupe aérien Air France-KLM, dont l'Etat détient 14,3% du capital, M. Djebbari a répondu que c'était une "option technique".

"Nationaliser simplement pour soutenir une entreprise c'est une chose. Techniquement, rentrer dans une ouverture de capital c'est une solution de court terme", a-t-il toutefois souligné.

"La réalité c'est que la question qui doit se poser maintenant (...)" c'est "quelle doit être la réalité du modèle économique d'Air France-KLM, comment l'entreprise doit se développer, quels besoins en trésorerie, en cash et quel rôle de l'Etat? C'est des questions qu'on doit prendre dans cet ordre-là et pas par la conclusion", a-t-il poursuivi.

Fin septembre, le PDG d'Air France-KLM Benjamin Smith avait évoqué une éventuelle recapitalisation du groupe et estimé que les aides de plus de 10 milliards d'euros apportées à Air France-KLM par les Etats français et néerlandais permettront au groupe "de tenir moins de 12 mois".

Depuis, la situation du secteur ne s'est pas améliorée, le redémarrage espéré à l'automne étant freiné par la nouvelle vague de Covid-19.

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