Boeing a abaissé mardi ses prévisions de demande d'avions pour les 20 prochaines années, une première depuis la crise financière de 2009 sur fond de crise du transport aérien provoquée par l'épidémie due au nouveau coronavirus.

Le constructeur américain, qui domine le secteur avec Airbus, prévoit que 43.110 avions de ligne seront livrés au cours des 20 prochaines années, un nombre en baisse de 2% par rapport aux prévisions de l'année dernière, pour un montant total inchangé de 6.800 milliards de dollars aux prix des catalogues.

Boeing a surtout fortement réduit ses prévisions pour la décennie 2020-2029, à 18.350 appareils livrés, soit 10,7% de moins que l'estimation de 20.550 avions contenue dans un précédent rapport.

La croissance annuelle du trafic passagers a elle aussi été nettement revue à la baisse, à 4% contre 4,6% il y a un an, alors qu'elle atteignait régulièrement 5% auparavant, jusqu'à un pic atteint en 2015.

Boeing pense cependant que la demande renouera avec ses tendances antérieures au cours des années 2030, tout comme elle s'est redressée à la suite d'autres crises dans le passé.

"Cela prendra plus de temps avec cette crise mais (...) le secteur fera encore preuve de résistance, les fondamentaux ne changent pas", a déclaré Darren Hulst, vice-président de Boeing chargé du domaine commercial.

La demande devrait notamment être soutenue par les remplacements d'appareils, les compagnies s'efforçant d'accélérer le rajeunissement de leur flotte afin de réaliser des économies d'exploitation et de limiter leur pollution.

Boeing a réduit de plus de 10% ses prévisions de livraisons de gros porteurs, comme son 787 Dreamliner ou l'Airbus A350, à 7.480 appareils au cours des 20 prochaines années contre 8.340 il y a un an.

La demande pour les monocouloirs, tels que le 737 MAX toujours immobilisé, traditionnelles vaches à lait des grands constructeurs aéronautiques, a été revue en baisse de 0,5% à 32.270 livraisons sur 20 ans.

(version française Olivier Cherfan)

par Eric M. Johnson et Tim Hepher