(Actualisation: déclarations du président exécutif sur la trajectoire de production, les difficultés observées sur la chaîne de production et les pénuries)

PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le groupe européen d'aéronautique et de défense Airbus Group a relevé jeudi ses perspectives de résultat opérationnel (Ebit) ajusté et de trésorerie pour l'exercice 2021, alors que ses résultats trimestriels ont reculé sur un an, en raison d'un moindre dynamisme des livraisons d'avions commerciaux. Le groupe a par ailleurs actualisé sa trajectoire de montée en cadence de sa production.

"Les résultats sur les neuf premiers mois de l'année reflètent une bonne performance de l'ensemble de l'entreprise ainsi que l'attention portée à la réduction des coûts et à la compétitivité", a indiqué le président exécutif du groupe, Guillaume Faury, cité dans un communiqué.

Airbus compte désormais publier un Ebit ajusté de 4,5 milliards d'euros et générer un flux de trésorerie disponible avant fusions-acquisitions et financements clients de 2,5 milliards d'euros. Le groupe prévoyait auparavant de de dégager un résultat opérationnel ajusté autour de 4 milliards d'euros et de parvenir à un flux de trésorerie avant fusions-acquisitions et financements clients d'environ 2 milliards d'euros. Airbus a par ailleurs maintenu sa prévision d'environ 600 livraisons d'avions commerciaux pour cette année.

Un objectif de 65 A320 par mois à l'été 2023

L'avionneur a également fait un point sur ses cadences de production. Dans la famille A320, le groupe a indiqué prévoir d'atteindre un rythme de production de 65 avions par mois d'ici à l'été 2023, alors qu'il compte parvenir à une cadence de 45 unités par mois ce trimestre. Le groupe avait indiqué en mai viser une cadence de 64 avions d'ici au deuxième trimestre 2023.

"Il n'y a pas de modification en substance, la trajectoire de montée en cadence est la même" dans la famille A320, a assuré Guillaume Faury, lors d'une conférence téléphonique avec des journalistes. "Nous sommes totalement engagés à assurer cette montée en cadence", a-t-il affirmé, ajoutant que la "demande [faisait] plus que soutenir cette montée en cadence". Le dirigeant a également confirmé que le groupe étudiait la possibilité de monter jusqu'à une cadence de 75 avions par mois, notant que la demande soutenait là encore ce rythme de production.

Airbus a confirmé la trajectoire pour l'A220, à savoir une cadence de six unités par mois en début d'année 2022 et de 14 au milieu de la décennie. Dans les gros porteurs, "les récents succès commerciaux du programme A330 permettent une montée en cadence d'environ deux à presque trois avions par mois d'ici à fin 2022", a annoncé Airbus. Pour l'A350, la cadence du programme A350 devrait passer "d'environ cinq à près de six d'ici début 2023". Airbus comptait auparavant passer de cinq avions à six d'ici à l'automne 2022.

Baisse des résultats

Le groupe européen a livré ces prévisions alors que ses résultats ont reculé au troisième trimestre, pénalisés notamment par une baisse des livraisons d'avions dans sa division aéronautique civile.Sur la période de juillet à septembre, Airbus a dégagé un bénéfice net de 404 millions d'euros, contre une perte nette de 767 millions d'euros un an auparavant. Le résultat net du troisième trimestre 2020 d'Airbus avait été pénalisé par une provision pour restructuration d'environ 1,2 milliard d'euros.

Le résultat opérationnel (EBIT) ajusté, mesure clef de la rentabilité du groupe, a baissé de 19%, à 666 millions d'euros. Le chiffre d'affaires a de son côté reculé de 6% au troisième trimestre, à 10,52 milliards d'euros. La division aéronautique civile, qui représente plus des trois quarts des revenus du groupe, a réalisé un chiffre d'affaires de 6,8 milliards d'euros au troisième trimestre, en baisse de 12%, tandis que son Ebit ajusté a diminué de 33% à 448 millions d'euros. Les livraisons d'avions se sont établies à 127 unités au troisième trimestre, contre 145 un an auparavant.

Les analystes interrogés par FactSet tablaient en moyenne sur un chiffre d'affaires de 10,8 milliards d'euros, un EBIT ajusté de 632 millions d'euros et un bénéfice net de 315 millions d'euros au troisième trimestre.

Airbus a aussi indiqué que son flux de trésorerie disponible avant fusions-acquisitions et financements clients s'était inscrit à 2,26 milliards d'euros sur les neuf premiers mois de l'année, contre un montant négatif de 11,8 milliards d'euros un an plus tôt.

Guillaume Faury a déclaré observer "ici et là" des difficultés sur la chaîne d'approvisionnement avec des retards chez certains fournisseurs, assurant toutefois que ces problèmes étaient "temporaires" et "pas systémiques".

Ces problèmes "sont locaux, avec de petits nombres de fournisseurs", a-t-il indiqué, en précisant que ces difficultés avaient un impact sur les livraisons d'avions mais pas sur la montée en cadence de la production.

"C'est pourquoi nous avons eu un mois de septembre difficile (en termes de livraisons, NDLR), légèrement décevant par rapport à nos attentes, et le mois d'octobre continue d'être dans le même registre", a poursuivi le président exécutif, ajoutant que le groupe pensait néanmoins résoudre ces problèmes.

Guillaume Faury a également indiqué constater des pénuries de main d'oeuvre dans l'ensemble du monde, mais a souligné que le groupe ne pâtissait pas de ce phénomène et avait même commencé à ré-embaucher.

-Julien Marion, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 94; jmarion@agefi.fr ed: VLV

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October 28, 2021 02:45 ET (06:45 GMT)