Le Dow et le S&P-500 sont par ailleurs revenus en territoire positif sur l'ensemble de l'année.

La Bourse a également bénéficié de rachats à bon compte après la tempête de mercredi, qui a effacé les gains annuels du Dow et du S&P et qui est revenue pour le Nasdaq à se retrouver en phase de correction pure et simple.

L'indice Dow Jones a gagné 401,13 points (1,63%) à 24.984,55 points. Le S&P-500, plus large, a pris 49,47 points (1,86%) à 2.705,57 points. Le Nasdaq Composite a avancé de 214,60 points (3,02%) à 7.323 points.

"C'est un rebond à partir d'une situation survendue en quelque sorte", a dit Robert Pavlik (SlateStone Wealth). "Il y a peut-être aussi des rachats de découverts", ajoute-t-il.

Il observe que les volumes ont été plus légers en phase haussière qu'en période baissière, ce qui laisse penser que les récents dégagements pourraient resurgir.

Le volume a été de 9,2 milliards de titres échangés contre 9,6 milliards la veille et 11,44 milliards lors de la retraite du 11 octobre.

Microsoft a pris 5,8%, après avoir battu mercredi le consensus à la fois sur son chiffre d'affaires et sur son bénéfice. Il a bien contribué, ainsi que les spécialistes des semiconducteurs, au bond de 3,32% de l'indice des technologiques, deuxième hausse sectorielle de la journée.

Plusieurs entreprises, des secteurs les plus divers, ont publié de solides résultats, apaisant quelque peu des investisseurs qui trouvaient que la "saison" des résultats avait eu un démarrage timide pour ensuite devenir franchement décevante.

En ajoutant à cela les répercussions sur les profits des droits de douane et du ralentissement de la croissance chinoise, la flambée des rendements obligataires italiens et les prochaines élections américaines à mi-mandat, il n'en fallait pas plus pour que Wall Street passe une très mauvaise journée hier.

Les dégagements ont abaissé la valorisation du S&P-500 à un PER de 15,3, le plus faible depuis deux ans et demi, contre 15,8, selon des données Refinitiv.

Les analystes ont réévalué leur prévision de croissance des bénéfices du troisième trimestre, de 21,8% ces 10 derniers jours à 23,6%. En revanche, celle du quatrième trimestre a été ramenée de 19,9% à 19,4%, montrent des données de Refinitiv.

VALEURS

Porté par les valeurs high tech, et notamment par Xilinx, qui a bondi de 15% sur de solides trimestriels, l'indice des semiconducteurs de la Bourse de Philadephie s'adjuge un gain de 2,34%.

Trois poids lourds de la high tech ont publié leurs comptes trimestriels après la clôture, Alphabet, Amazon.com et Intel, avec des fortunes diverse.

Alphabet a battu le consensus au niveau du bénéfice mais son action reculait fortement en après-Bourse car le chiffre au contraire s'est révélé inférieur aux attentes.

A l'inverse, Intel, qui a également battu le consensus, s'envolait de plus de 6% en après-Bourse, tandis qu'Amazon subissait le sort d'Alphabet, cédant 6% en après-Bourse, car son chiffre d'affaires trimestriel a raté le consensus et ses projections pour les fêtes de fin d'année ne sont pas non plus à la hauteur des anticipations des analystes.

AMD, le concurrent d'Intel, a lâché 15,4% en raison de ses prévisions jugées médiocres.

Ailleurs, Ford, qui est à la peine en Chine, a progressé de 9,9%, ayant publié mercredi un bénéfice en baisse mais meilleur que prévu au titre du troisième trimestre.

LES INDICATEURS DU JOUR

Les inscriptions hebdomadaires au chômage ont augmenté aux Etats-Unis lors de la semaine au 20 octobre, à 215.000 contre 210.000 la semaine précédente, mais le nombre de personnes recevant régulièrement des allocations est tombé à son plus bas niveau depuis plus de 45 ans.

Les nouvelles commandes de biens d'équipement industriels ont baissé en septembre aux Etats-Unis pour le deuxième mois consécutif, suggérant une poursuite de la modération des dépenses d'équipement au troisième trimestre.

Les promesses de ventes de logements anciens aux Etats-Unis ont affiché une hausse inattendue en septembre par rapport à août, un bon point pour le marché immobilier en difficulté, mais elles baissent en rythme annuel pour le neuvième mois consécutif.

Le déficit des échanges de biens des Etats-Unis s'est creusé en septembre, l'augmentation des importations occultant le rebond des exportations, montrent les statistiques publiées jeudi par le département du Commerce.

LA SÉANCE EN EUROPE

Les Bourses européennes ont terminé en hausse pour la plupart jeudi, le rebond entamé dès l'ouverture s'étant confirmé avec une ouverture positive de Wall Street et malgré des annonces diversement appréciées de la Banque centrale européenne.

Le CAC 40 parisien a rebondi de 1,6% et le Dax allemand a repris 1,03% mais le Footsie britannique n'a pu faire mieux que +0,59% et le SMI suisse a cédé 0,21%. La Bourse de Milan a pris 1,78% et celle de Madrid 1,24%.

L'indice EuroStoxx 50 a terminé en hausse de 1,09%, le FTSEurofirst 300 de 0,5% et le Stoxx 600 de 0,51%, après six séances consécutives de baisse.

TAUX

La hausse de Wall Street a permis aux rendements de remonter à partir d'un plus bas de trois semaines, encore que la fébrilité causée par l'instabilité de la Bourse paraît être un élément de soutien du marché obligataire.

Le rendement du 10 ans est tombé à 3,09% mercredi, au plus bas depuis le 3 octobre, avant de remonter à 3,14% jeudi.

Le rendement a éprouvé une résistance technique autour de 3,09% à 3,13%, un plus haut de sept ans inscrit en mai qu'il effaça le 9 octobre en atteignant 3,26%.

L'adjudication de 31 milliards d'obligations à sept ans, dernière tranche d'un refinancement de 108 milliards de dollars cette semaine, n'a suscité qu'une faible demande des souscripteurs directs, intervenants anonymes parmi lesquels figurent certaines banques centrales et, pense-t-on, la Chine.

Ils s'étaient pareillement faits discrets mercredi et mardi, lorsque le Trésor avait adjugé pour 39 milliards de papier à cinq ans et 38 milliards de notes à deux ans respectivement.

CHANGES

L'euro n'a guère profité des dernières déclarations de la Banque centrale européenne (BCE), à l'occasion de sa réunion de politique monétaire.

La BCE a laissé sa politique monétaire inchangée jeudi et réaffirmé son intention de mettre fin à son programme exceptionnel de soutien au crédit et aux marchés après décembre en dépit de la dégradation des perspectives de croissance et des turbulences liées à la politique budgétaire italienne.

L'euro, qui était d'abord monté immédiatement après les annonces de la BCE, a reflué "lorsque le président Mario Draghi a mis en lumière les risques autour de l'Italie et du Brexit", dit John Doyle (Tempus).

La baisse de l'euro est le principal motif de la hausse du dollar face à un panier de devises de référence, a-t-il observé, ajoutant que le mouvement a été amplifié par le rebond de Wall Street.

L'euro a touché 1,135 dollar, au plus bas depuis le 16 août, et était en recul de 18 points de base sur la journée, tandis que l'indice du dollar a inscrit un pic de deux mois de 96,732, une hausse de 29 points de base sur l'ouverture.

PETROLE

Les cours du pétrole ont terminé en hausse jeudi sur le marché new-yorkais Nymex, s'alignant sur la remontée de Wall Street après sa déroute de la veille.

A SUIVRE LE 26 OCTOBRE:

Publication, à 12h30 GMT, de la première estimation du PIB des Etats-Unis au troisième trimestre (consensus: +3,3%).

Discours de Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE), à la Banque nationale de Belgique à 14h00 GMT.

Revue de la note souveraine de l'italie par Standard & Poor's dans la soirée.

(Caroline Valetkevitch, Amy Caren Daniel, Karen Brettell, Kate Duguid, Collin Eaton; Wilfrid Exbrayat pour le service français)