L'action UniCredit gagnait 4,81% à 17,43 euros vers 09h15 GMT, de loin la plus forte hausse de l'indice Stoxx européen des valeurs bancaires, pratiquement inchangé.

L'administrateur délégué du groupe, le Français Jean-Pierre Mustier, nommé il y a un peu plus d'un an avec pour mission de redresser une banque alors sous-capitalisée, a également reconnu que l'amélioration de la conjoncture économique en Europe avait soutenu les résultats.

Il a ajouté que les mesures d'économies et la stabilité du revenu net d'intérêts, mesure clé de la rentabilité des activités de crédit, avaient aussi contribué aux performances du deuxième trimestre.

"Le moteur fonctionne très bien", a-t-il résumé avant de confirmer que la banque distribuerait un dividende en numéraire au titre des résultats de cette année, pour la première fois en cinq ans.

UniCredit, présente dans 17 pays principalement européens, a réalisé sur la période avril-juin un bénéfice net de 945 millions d'euros alors que le consensus des analystes financiers fourni par le groupe était de 676 millions.

La banque a aussi fait état d'une baisse moins prononcée qu'attendu de ses revenus d'intermédiation.

Les comptes du deuxième trimestre intègrent par ailleurs un gain exceptionnel lié aux activités allemandes.

NOUVELLE AMÉLIORATION DE LA SOLVABILITÉ

Le groupe, qui a réalisé cette année une augmentation de capital de 13 milliards d'euros et vendu sa filiale polonaise Pekao, a porté son ratio de solvabilité CET1 à 12,8% fin juin contre 11,45% trois mois plus tôt, se classant ainsi parmi les banques les plus solides d'Italie.

"Le chiffre solide de la capitalisation sera accueilli favorablement", a prédit Morgan Stanley.

Les analystes de Jefferies ont salué quant à eux "des tendances solides d'évolution des revenus, une amélioration de la qualité des actifs et un nouveau dépassement du consensus en matière de génération de capitaux".

Avant l'appel au marché du début de l'année et la cession de Pekao, finalisée en juin, Jean-Pierre Mustier avait conclu en décembre la vente de la filiale de gestion d'actifs Pioneer à Amundi pour un peu plus de 3,5 milliards d'euros.

Le plan stratégique dénommé FINO ("Failure Is Not an Option", littéralement "l'échec est exclu"), prévoit aussi des fermetures d'agences et des cessions de créances douteuses pour renforcer le bilan.

Le mois dernier, UniCredit a ainsi conclu la vente de 17,7 milliards d'euros de "sofferenze", la catégorie de créances la plus mal notée, à un véhicule d'investissement contrôlé par les gestionnaires de fonds américains Pimco et Fortress.

Au deuxième trimestre, les provisions pour créances douteuses de la banque ont encore atteint 564 millions d'euros, mais les analystes s'attendaient à un montant plus élevé encore, d'environ 700 millions.

Les commissions nettes ont parallèlement augmenté de 7,6% sur un an, grâce entre autres à l'accord de distribution conclu avec Amundi lors de la vente de Pioneer.

(Marc Angrand pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)

par Silvia Aloisi

Valeurs citées dans l'article : Amundi, UniCredit SpA