ROME, 19 novembre (Reuters) - La police italienne a révélé lundi une tentative d'extorsion à l'encontre de l'ancien président du Conseil Silvio Berlusconi par des malfaiteurs qui réclamaient 35 millions d'euros en retenant son comptable en otage et en menaçant de rendre publics des documents.

La police a déclaré lors d'une conférence de presse à Milan avoir arrêté trois Italiens et trois Albanais soupçonnés de cette prise d'otage et de la tentative de chantage.

Trois hommes ont retenu Giuseppe Spinelli et sa femme à leur domicile dans la nuit du 15 au 16 octobre en réclamant de l'argent en échange de documents dont ils disaient qu'ils pourraient aider Silvio Berlusconi à remporter un procès en appel, selon la police.

Les agresseurs ont dit à Giuseppe Spinelli que les documents pourraient permettre d'inverser un verdict de 2011 qui a contraint le groupe de l'ex-chef du gouvernement, Fininvest , à payer 560 millions d'euros d'indemnités à son rival CIR à la suite de la bataille pour l'acquisition de l'éditeur Mondadori, entachée de corruption.

Ils ont forcé le comptable à appeler Silvio Berlusconi dans la matinée du 16 octobre pour le mettre au courant.

Le "Cavaliere" a ensuite appelé son avocat qui a, lui, contacté Giuseppe Spinelli. Les malfaiteurs ont quitté le domicile du comptable après avoir obtenu l'assurance qu'ils auraient un nouveau contact avec Giuseppe Spinelli.

Les autorités ont été informées plus de vingt-quatre heures après, lorsque les avocats de Silvio Berlusconi ont déposé plainte.

La police n'a pas clairement précisé la nature des documents évoqués.

Niccolo Ghedini, avocat de l'ex-président du Conseil, a déclaré à la presse avoir appelé Giuseppe Spinelli et lui avoir demandé de demander aux agresseurs d'apporter les documents dans la résidence milanaise de Berlusconi.

"Spinelli m'a dit qu'il ne pouvait pas et je pouvais dire, au son de sa voix, que quelque chose n'allait pas. Spinelli était en état de choc. Il était inquiet pour sa femme, sa fille et sa petite-fille, qui vivent toutes dans le même quartier", a déclaré Niccolo Ghedini.

La police, qui a enquêté dans le secret pendant plus d'un mois, a dit qu'il n'y avait eu aucun transfert d'argent et qu'elle ne savait pas pourquoi vingt-quatre heures s'étaient écoulées avant qu'elle ne soit informée. (Philip Pullella, Agathe Machecourt pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : CIR Group, Arnoldo Mondadori Editore SpA