Zurich (awp) - L'action Aryzta était à la peine lundi matin. Le boulanger industriel a publié des résultats décevants sur toute la ligne pour son exercice décalé 2016/17 (clos fin juillet). Le seul point positif aura été l'annonce de l'obtention d'une facilité de crédit grâce à laquelle l'entreprise a pu refinancer sa dette.

A 09h55, la nominative Aryzta s'étiolait de 1,5% à 29,05 CHF dans des volumes nourris, alors que son indice de référence (SLI) s'appréciait de 0,04%. Près de 510'000 avaient changé de main, soit les deux tiers de la moyenne journalière.

Dans leurs commentaires, les analystes ne cachent pas leur déception, les résultats publiés par le groupe en difficulté restant en dessous d'une barre placée bas.

Le boulanger industriel a déçu sur toute la ligne, en particulier au niveau de l'excédent brut d'exploitation (Ebitda), qui a fondu de près d'un tiers, pour une marge sabrée de 460 points de base (pb). En raison d'un amortissement comptable élevé, le résultat net est dans le rouge à hauteur de près d'un mrd EUR.

En termes de perspective, le tableau n'est guère plus réjouissant, la nouvelle direction tablant pour 2017/18 sur un Ebitda de l'ordre de celui de l'exercice écoulé, sa meilleure estimation au vu des "défis internes et externes" qui attendent l'entreprise. Seul point positif, la société s'est assurée des facilités de crédit de 1,8 mrd EUR sur cinq ans, ce qui lui a permis de refinancer sa dette.

Les analystes avaient anticipé une performance médiocre de la part du groupe zurichois, mais la copie rendue par Aryzta s'est avérée inférieure à la plupart des attentes. Jean-Philippe Bertschy, de la banque Vontobel, qualifie les chiffres de "repoussants" et s'étonne que l'entreprise soit parvenue à obtenir un nouveau financement de la part des banques.

Soulignant la contraction importante des ventes au dernier trimestre, l'expert de Vontobel prévient que la situation risque de rester critique sur le plan opérationnel, en raison notamment du contrat avec Coop arrivant à échéance ainsi que de l'impact des hausses de prix sur les volumes. La recommandation reste à "reduce".

Andreas von Arx, de Baader Helvea, se montre un peu plus amène, estimant que les mesures et le recentrage annoncés vont dans la bonne direction à long terme sur le plan stratégique, et confirme sa note "hold".

Même son de cloche du côté de la Banque cantonale de Zurich (ZKB). L'analyste Patrik Schwendimann salue cette "prise en charge nécessaire du passé" et rappelle que le marché avait déjà anticipé de mauvais résultats. Selon lui, un élément déterminant sera l'entrée en lice du nouveau directeur général (CEO) Kevin Toland, qui a pris ses fonctions il y a tout juste deux semaines. La recommandation "pondérer au marché" reste de mise.

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