JPMorgan a confirmé sa recommandation Surpondérer et son objectif de cours de 9 500 pence sur AstraZeneca. Si l'information selon laquelle le britannique a cherché à se rapprocher de Gilead se révélait exact, le broker en serait étonné. En effet, le bénéfice par action d'AstraZeneca devrait progresser à un taux moyen de 18% par an sur la période 2021-2024, contre 3% pour Gilead. Par ailleurs, le portefeuille de produits en développement de l'américain est limité et les synergies limitées tant les deux groupes ont peu de spécialités en commun.

Pour le courtier, la probabilité d'une telle fusion est faible étant donné le manque de détails dévoilés par Bloomberg, le fait que l'approche aurait été réalisé il y a mois et un certains nombres d'autres éléments susceptibles de faire obstacle au deal.

L'opération pourrait en premier lieu être bloquée par le gouvernement américain qui ne voudra pas que Gilead soit racheté par un groupe étranger,  et ce alors que la biotech travaille actuellement au développement du remdesivir contre le Covid-19.

Le deal pourrait également ne pas être du goût des actionnaires d'AstraZeneca. Ces derniers ne seraient pas forcément emballés de voir les très belles perspectives à moyen terme de leur société ternies par la faible croissance actuelle de Gilead.

Mais, les actionnaires de la biotech américaine pourrait également se rebiffer à l'idée de se vendre sans prime ou avec une prime modeste alors que remdesivir est considéré comme un atout majeur.

Enfin, ces mêmes actionnaires pourraient refuser d'être payés en actions britanniques, même si cet obstacle pourrait être surmonté par une double cotation.

Ceci étant posé, JPMorgan estime qu'une telle transaction serait en réalité très bénéfique pour AstraZeneca avec un impact positif sur le BPA de 50% en 2021, de 40% en 2022 et encore positif dans les années suivantes. L'opération permettrait également au britannique de se désendetter, ce qui dégagera plus de marges pour acquérir de nouvelles licences. Selon l'analyste, la nouvelle structure dégagerait une croissance des ventes et du BPA toujours plus élevée que celle du secteur.