ajoute autre vaccin soutenu par le gouvernement fédéral

SAO PAULO (awp/afp) - La course au premier vaccin "100% brésilien" a été lancée vendredi, sur fond de rivalité politique, avec deux annonces en grande pompe à quelques heures d'intervalle, un ministre du gouvernement Bolsonaro après un des principaux opposants du président d'extrême droite.

En matinée, Joao Doria, gouverneur de l'Etat de Sao Paulo, pressenti comme un des principaux adversaires de Jair Bolsonaro pour la présidentielle de 2022, a été le premier à faire une annonce importante.

Il a révélé que l'institut Butantan, qui est sous sa tutelle, était en train d'élaborer le ButanVac, en vue de la production de 40 millions de doses à partir du mois de mai et les premières injections dès juillet, s'il est autorisé par l'agence régulatrice Anvisa.

"Les résultats des tests pré-cliniques ont été excellents", a assuré en conférence de presse Dimas Covas, directeur de l'Institut Butantan, qui doit déposer prochainement une demande à l'Anvisa pour une autorisation des tests cliniques à partir du mois d'avril.

Le ButanVac sera "développé et produit entièrement au Brésil, sans la nécessité d'importation des principes actifs", a expliqué Joao Doria.

Même si techniquement la production peut donc être assurée intégralement au Brésil, elle sera finalement réalisée à 85% au Brésil, et 15% au Vietnam (institut IVAC) et en Thaïlande (GPO), a précisé l'institut Butantan.

"Le ButanVac est une réponse à ceux qui renient la science et renient la vie", a lancé Joao Doria.

Une pique adressée à Jair Bolsonaro, qui avait fortement critiqué par le passé le partenariat de l'Etat de Sao Paulo avec le laboratoire chinois Sinovac pour la production au Brésil du CoronaVac.

La réaction du gouvernement Bolsonaro ne s'est pas fait attendre. Quelques heures plus tard, le ministre des Sciences et de la Recherche, l'ancien astronaute Marcos Pontes, annonçait que le gouvernement fédéral avait "investi" dans plusieurs vaccins brésiliens et qu'une demande d'autorisation pour des tests cliniques avait déjà été déposée pour l'un d'entre eux.

Ce vaccin est développé par la Faculté de Médecine de Ribeirao Preto, également située dans l'Etat de Sao Paulo.

Selon le ministre, deux autres vaccins seront bientôt l'objet d'une demande d'autorisation pour des tests cliniques.

"Cela doit être une coïncidence que (le gouverneur Doria) ait présenté cette autre possibilité à Sao Paulo. Et c'est bien pour le pays, nous avons besoin de plusieurs vaccins nationaux", a poursuivi M. Pontes.

Au-delà des effets d'annonce et des tensions politiques, ces projets devraient permettre une accélération de la vaccination au Brésil, qui n'a débuté qu'à la mi-janvier, et se poursuit à un rythme lent en l'absence de doses disponibles.

Ce pays de 212 millions d'habitants, deuxième pays le plus endeuillé avec plus de 300.000 morts, utilise jusqu'à présent le vaccin Oxford-AstraZeneca et le sérum chinois CoronaVac, distribué au Brésil par l'institut Butantan.

Mais pour produire ces deux vaccins, le Brésil doit encore importer les principes actifs, qui ont subi des retards de livraison.

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