Il y a les entreprises qui, toutes entières orientées vers leur expansion rapide, consacrent l'intégralité de leurs ressources et du capital levé à répétition — avec pour effet l'augmentation considérable du nombre de titres en circulation — à financer leur effort de croissance.

Et puis il y a les entreprises comme AutoZone, qui croissent et se cannibalisent en même temps. Le groupe américain, il faut le dire, est situé sur le meilleur segment de toute l'industrie automobile : la vente au détail de pièces détachées, un exercice peu capitalistique et à fortes marges.

AutoZone a doublé son chiffre d'affaires sur la dernière décennie, en maintenant à la décimale près ses impressionnantes marges d'exploitation. En parallèle, il a très exactement divisé par deux le nombre de ses titres en circulation via des rachats d'actions massifs. Ces dynamiques simultanées ont permis de quintupler le profit par action sur la période.

C'est la qualité du modèle d'affaires — supérieurement rentable — qui a rendu possible cet exploit, car AutoZone a réalisé $8 milliards de chiffre d'affaires supplémentaires à partir de seulement $1 milliard réinvesti dans son activité. Les $18 milliards de profits cumulés sur la décennie ont eux été intégralement consacrés aux rachats d'actions.

AutoZone annonçait il y a quelques jours un changement de président directeur-général. Succèdera à Bill Rhodes un vétéran de la maison : Philip B. Daniele, qui y compte déjà 29 ans d'expérience dans diverses capacités marketing et logistique.