Genève (awp) - Face aux incertitudes liées à la pandémie de Covid, la Banque cantonale de Genève (BCGE) a préféré jouer la sécurité. L'établissement a constitué des provisions pour se prémunir contre les éventuels risques de crédit de sa clientèle commerciale, ce qui a pesé sur la rentabilité et le bénéfice au premier semestre.

Entre janvier et juin, l'impact négatif du coronavirus sur le portefeuille de crédit s'est élevé à 15 millions de francs suisses, sur un volume total de quelque 17 milliards. "La détérioration est assez minime en pourcentage", a souligné mardi le directeur général Blaise Goetschin, lors d'une conférence de presse.

Le patron de la banque a cependant tenu à rassurer, les faillites d'entreprises avérées sont rares dans le canton et ce sont des cas mineurs. Malgré un risque contenu, la BCGE a mis quelques "noisettes en réserve", a imagé M. Goetschin.

Ces provisions ont notamment pesé sur le résultat net des opérations d'intérêts, principale source de revenus de l'établissement. Cet indicateur s'est étiolé de 6,5% sur un an à 111,5 millions de francs suisses. Apuré de cet effet négatif, l'activité de crédit a généré des recettes en hausse de 1,0%.

L'établissement genevois a octroyé quelque 2000 crédits Covid dans le cadre du programme de soutien à l'économie lancé par la Confédération, pour un volume total de plus de 200 millions de francs suisses, précise un communiqué.

Les revenus tirés des commissions ont également pâti des conséquences de la pandémie, en particulier dans le financement du négoce en raison de la chute des cours des matières premières.

La participation SIX moins rémunératrice

Certains éléments financiers ont également pesé sur la performance, à hauteur d'une "dizaine de millions" de francs suisses. Le groupe SIX avait notamment versé un dividende extraordinaire en 2019, portant la contribution totale à 6,7 millions de francs suisses, contre 1,2 million comptabilisé au premier semestre de cette année.

Les produit d'exploitation a reculé de 17% à 183,1 millions de francs suisses, alors que les charges sont restées stables (+0,2%) à 117,8 millions.

Le résultat opérationnel a sombré de 46,5% à 50,6 millions et le bénéfice net s'est contracté de 6,6% à 55,3 millions. Ces variations sont conformes à celles annoncées lors de l'avertissement sur résultats diffusé fin juillet.

Les actifs gérés et administrés ont connu une progression de 1,7% pour s'établir à 30,92 milliards.

La somme au bilan a atteint 26,87 milliards, soit une augmentation de 7,8% sur six mois. Les créances hypothécaires ont gonflé de 1,9% à 11,90 milliards et les dépôts clientèle de 4,4% à 15,61 milliards.

Le ratio de fonds propres durs (Tier 1) est resté plus ou moins stable à 15%.

La direction réaffirme les perspectives formulées à fin juillet, à savoir un résultat en léger retrait permettant néanmoins la croissance des fonds propres. La distribution du dividende est assurée, même si Blaise Goetschin n'a pas souhaité commenter le niveau de la rémunération. La BCGE verse habituellement un tiers du bénéfice net à ses actionnaires, a-t-il rappelé.

Les incertitudes demeurent pour la deuxième partie d'année, même si celle-ci a bien commencé. "Le mois de juillet était un bon mois en termes de résultats", a expliqué le directeur financier Eric Bourgeaux.

A 14h00, le titre BCGE cédait 0,6% à 178,00 francs suisses, dans un SPI en progression de 0,67%.

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