La prise de risque est limitée, les intervenants attendant l'audition semestrielle du président de la Fed, Jerome Powell, mercredi et jeudi au Congrès. La banque centrale publiera en outre mercredi le compte rendu de sa dernière réunion de politique monétaire, celle de juin, la suivante étant programmée pour les 30 et 31 juillet.

À Paris, l'indice CAC 40 cède 0,23% à 5.576,11 points vers 07h30 GMT. À Francfort, le Dax perd 0,77% et à Londres, le FTSE abandonne 0,15%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro recule de 0,35%, le FTSEurofirst 300 de 0,37% et le Stoxx 600 de 0,38%.

Les actions reculent, comme elles l'avaient déjà fait lundi, et pour la même raison, à savoir que les investisseurs pensent désormais que la Fed ne baissera l'objectif des "fed funds" que de 25 points de base à la fin du mois.

Ils espéraient une baisse de 50 points de base jusqu'à ce que tombe vendredi un rapport mensuel de l'emploi qui a changé la donne avec des chiffres supérieurs aux attentes.

VALEURS

En Bourse en Europe, la plupart des indices sectoriels sont dans le rouge. Seuls résistent quelques compartiments défensifs comme les services aux collectivités ('utilities') (+0,46%).

L'une des plus fortes baisses du Stoxx 600 est pour BASF, qui cède 4,67% après avoir abaissé lundi ses prévisions de résultats pour 2019 et annoncé la suppression de 6.000 emplois en citant l'effet négatif des tensions comerciales sur la croissance économique et de la production industrielle mondiales.

Le repli sectoriel le plus marqué est logiquement pour l'indice Stoxx de la chimie, qui perd 1,58%.

A la baisse encore, Rémy Cointreau perd 1,01% après avoir annoncé mardi le départ d'ici à la fin de l'année de Valérie Chapoulaud-Floquet, sa directrice générale depuis bientôt cinq ans, pour motifs personnels.

EN ASIE

La Bourse de Tokyo a fini sur une note indécise et l'indice SSE composite de la Bourse de Shanghai a perdu 0,2%, les investisseurs asiatiques s'interrogeant eux aussi sur les annonces que fera la Fed.

A WALL STREET

La Bourse de New York a fini en baisse lundi, plombée par Apple et Boeing dans un marché qui ne croit donc plus à un geste fort de la Fed sur ses taux d'intérêt à la fin du mois.

L'indice Dow Jones a cédé 0,43% et le S&P-500, plus large, a perdu 0,48% à 2.975,95 points, s'éloignant encore de son record de 2.995 points atteint mercredi dernier à la veille du jour férié de l'Independence Day.

Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 0,78%.

Apple a cédé 2,06%, la plus forte baisse du Dow Jones, après un abaissement de recommandation de Rosenblatt Securities qui conseille désormais de vendre la valeur en prédisant une détérioration des fondamentaux du fabricant de l'iPhone dans les six à 12 prochains mois.

Boeing, en repli de 1,33%, a également pesé sur la tendance dans la crainte que l'annulation d'une commande de 737 MAX par la compagnie saoudienne flyadeal n'amène d'autres acheteurs à en faire de même, l'appareil n'étant pas près de reprendre les airs après avoir été interdit de vol à la mi-mars.

TAUX

Comme la veille, le rendement des Treasuries à 10 ans varie peu, autour de 2,0336%, après avoir atteint vendredi un plus haut d'une semaine à 2,068%, dans de faibles volumes qui avaient amplifié la réaction du marché.

Dans les premiers échanges en Europe, le Bund à 10 ans, taux de référence de la zone euro, progresse légèrement, autour de -0,37%.

"Dire que le marché est en mode d'attente avant l'audition de Powell mercredi serait un euphémisme", commente Ian Lyngen, responsable de la stratégie taux chez BMO Capital Markets.

CHANGES

Le dollar est resté soutenu après le rapport mensuel sur l'emploi qui éloigne la perspective d'un geste énergique de la Fed sur ses taux.

L'indice dollar, qui mesure la valeur du billet vert face à un panier de six devises de référence, est stable, à proximité de son plus haut de trois semaines de 97,443 atteint vendredi.

L'euro est lui aussi à l'équilibre, autour de 1,1215.

PÉTROLE

Les cours du pétrole sont orientés en légère baisse.

Ils avaient terminé lundi sur une note irrégulière, effaçant leurs gains en fin de séance après avoir profité modérément des tensions autour du programme nucléaire iranien.

(Édité par Wilfrid Exbrayat)

par Patrick Vignal