Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris recule jeudi matin sous le poids de résultats mitigés, de taux d'intérêt particulièrement élevés et de craintes d'une aggravation du conflit au Proche Orient.

L'indice vedette CAC 40 reculait de 0,98% soit 68,56 points, à 6.897,50 points vers 10H15, et a atteint un nouveau plus bas en séance depuis mi-mars et la crise bancaire. Mercredi, la cote Parisienne a terminé à son plus bas niveau en clôture depuis mi-mars après avoir perdu 0,91%.

"Géopolitique, politique monétaire, macro... tout incite à la prudence et les taux longs, devenus très volatils, subissent ce repositionnement des investisseurs", commentent les analystes de Natixis CIB Research.

Jeudi matin, le taux d'intérêt de l'emprunt de l'Etat français à 10 ans est revenu à son plus haut depuis novembre 2011, à 3,59%, le même niveau que le pic atteint début octobre.

Le taux d'intérêt à dix ans de la dette américaine grimpait aussi à un nouveau plus haut depuis 2007, à 4,97%.

Les tensions géopolitiques exercent également une pression sur les actions.

En visite en Israël, Joe Biden a renouvelé mercredi son soutien à son allié et l'a mis hors de cause concernant la frappe meurtrière sur l'hôpital Ahli Arab de Gaza qui a soulevé un vent de colère au Proche-Orient.

Après cet événement, le président iranien Ebrahim Raïssi a accusé les Etats-Unis d'être "les complices des crimes" d'Israël, accusé par la Hamas d'être l'auteur de cette frappe contre un hôpital.

Le ministre iranien des Affaires étrangères a par ailleurs appelé les pays producteurs de pétrole à imposer un embargo sur les livraisons à Israël, ce qui a fait bondir les cours du pétrole du près de 2% mercredi. Jeudi il refluaient légèrement.

Sur le front macroéconomique, une prise de parole de Jerome Powell, président de la Réserve fédérale (Fed), figure à l'agenda de jeudi, et sera scrutée par les investisseurs en amont de la réunion de la banque centrale américaine du 1er novembre.

"Il est très attendu après les nombreuses déclarations plus +colombes+ (accommodants, NDLR) de nombreux membres du" comité de poltique monétaire de la Fed, confirme Christian Parisot, du courtier Aurel BGC.

Selon lui, Jerome Powell "devrait plaider pour un statu quo sur la politique monétaire, indiquant une poursuite du mouvement de désinflation".

Renault manque le coche

L'action du constructeur automobile français Renault chutait de 7,24% à 33,47 euros, après la publication d'un chiffre d'affaires de 10,5 milliards d'euros au troisième trimestre, moins que les prévisions des analystes sondés par Bloomberg.

Selon une note de Stifel, les investisseurs ont surtout été surpris par "des volumes étonnamment négatifs", ce qui "expliquerait l'écart par rapport aux hypothèses du consensus".

Le titre de Stellantis perdait aussi 4% à 18,02 euros.

Pernod Ricard à la fête

Le chiffre d'affaires du géant français des vins et spiritueux a reculé de 8% au premier trimestre de son exercice décalé, comme attendu par les analystes, sous l'effet de taux de change défavorable et d'un repli de ses ventes aux Etats-Unis et en Chine. Mais les investisseurs ont jugé optimistes les prévisions de croissances confirmées et le titre de Pernod Ricard grimpait de 3,34% à 163,90 euros.

L'action de Remy Cointreau prenait aussi 4,25% à 120,25 euros.

Edenred peut mieux faire

La société française de services prépayés qui commercialise notamment les Ticket Restaurant a publié un chiffre d'affaires en nette hausse pour le troisième trimestre et se dit "confiant" dans ses perspectives.

Les analystes de Stifel qui remarquent "une performance solide" mais "espéraient plus". L'action Edenred perdait 2,62% à 52,70 euros.

Sartorius Stedim Biotech rebondit

Le fournisseur de matériel pour le secteur biopharmaceutique Sartorius Stedim Biotech (SSB) montait de 7,99% à 201,40 euros, après l'annonce d'une baisse de 20,5% de son chiffre d'affaires sur la période de janvier à septembre, par rapport à l'année précédente. Le groupe a cependant observé des "premiers signes de reprise de la demande" à la fin du troisième trimestre.

Sa maison mère Sartorius (+8,42% à Francfort) a aussi réitéré jeudi qu'il était fondamentalement positif sur l'avenir à moyen et long terme.

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