L'indice Dow Jones, en baisse de 510 points dans les premiers échanges, a terminé sur un gain de 230,94 points, soit 0,96%, à 24.264,30 points et le S&P-500, plus large, a pris 30,24 points ou 1,16% à 2.644,69.

Le Nasdaq Composite, à forte composante technologique, s'est adjugé 100,83 points (1,45%) à 7.042,11 après avoir reculé jusqu'à 6.811,77 à l'ouverture.

Après la menace américaine d'imposer des tarifs douaniers à 1.300 produits chinois représentant des importations de 50 milliards de dollars (41 milliards d'euros), Pékin a publié une liste de produits américains de même valeur, allant du soja à certains avions en passant par les voitures, le boeuf et la chimie. Mais l'administration Trump a annoncé une consultation publique de deux mois qui semble laisser le temps à la négociation.

Le principal conseiller économique de la Maison blanche, Larry Kudlow, et le secrétaire au Commerce Wilbur Ross ont, parmi d'autres, calmé le jeu en évoquant cette éventualité.

Le Dow Jones avait perdu jusqu'à 2,12% pour commencer la séance, le S&P-500 1,56% et le Nasdaq 1,86%.

Le marché a ensuite changé de cap sur le sentiment que les sanctions ne s'appliqueront pas tout de suite, voire pas du tout, et a repris confiance en voyant le S&P-500 franchir un important support technique.

"Les marchés détestent l'incertitude mais on a le sentiment que Trump aboie plus qu'il ne mord", dit Robert Phipps, chez Per Stirling Capital Management à Austin (Texas). "Ce sont les résultats qui nous sortiront de cette mauvaise passe. On va rester dans des échanges techniques pour le moment, en attendant des vraies données économiques comme les chiffres des créations d'emplois vendredi puis les résultats du premier trimestre."

JP Morgan & Chase donnera le 13 avril le coup d'envoi de la saison des résultats, qui s'annonce prometteuse avec une croissance attendue de 18,5% des profits des sociétés du S&P-500.

LES RENDEMENTS REPARTENT À LA HAUSSE

Le S&P-500, indice de référence des gérants américains, a ouvert sous sa moyenne de 200 jours (2.591 points) mais est ensuite repassé au-dessus avant de s'installer définitivement dans le vert l'après-midi. Il n'avait plus enchaîné deux séances consécutives de hausse depuis le début mars.

Le Dow a suivi la même trajectoire, la plupart de ses composantes repassant dans le vert même si Boeing a fini en baisse de 1,02%.

L'avionneur, principal exportateur américain vers la Chine, accusait une baisse de 6% en début de séance.

En repli de 3% en matinée, General Motors et Ford ont fini sur des gains respectifs de 2,95% et 1,61%, et Caterpillar, aussi à la peine, a finalement grappillé 0,08%.

Les technologiques ont pris de leur côté 1,37%, aidées par Apple qui a rebondi de 1,91% à 171,61 dollars après un creux à 164,77.

Au total, dix des 11 grands indices sectoriels S&P-500 ont fini en hausse, seul le compartiment de l'énergie (-0,14%) restant à la traîne.

Malgré les importantes fluctuations, l'indice CBOE de la volatilité a cédé 1,04 point à 20,06, revenant à son niveau d'avant Pâques.

En tête des hausses du S&P, le constructeur de maisons Lennar a bondi de 10,04% à 62,82 dollars après l'annonce d'un chiffre d'affaires trimestriel meilleur qu'attendu et d'un carnet de commandes en hausse de 30%.

Aux techs, Facebook a reculé de 0,65% à 155,1 dollars. Le réseau social a admis mercredi que les données personnelles d'environ 87 millions d'utilisateurs, et non plus 50 millions, auraient été récupérées de manière détournée par le cabinet londonien Cambridge Analytica. Son PDG Mark Zuckerberg s'en expliquera le 11 avril devant une commission de la Chambre des représentants à Washington.

Quelque 7,04 milliards d'actions ont changé de mains sur les différents marchés américains, à comparer à une moyenne de 7,3 milliards sur les 20 dernières séances.

Avec le rebond de Wall Street, le rendement des obligations d'Etat à 10 ans est remonté à 2,8027% après avoir auparavant reculé à 2,748% sur des achats refuge.

Le dollar a de même regagné du terrain face au yen et au franc suisse, autres valeurs refuges, mais il est resté en repli de 0,1% face à un panier de six grandes devises, affecté par la robustesse de l'euro qui a pris 0,1% à environ 1,2280 dollar après l'annonce d'une accélération de l'inflation en Europe.

Après l'annonce des sanctions chinoises, le yuan a connu sa plus mauvaise journée face au billet vert depuis la mi-février, cédant 0,6% à 6,3094 pour un dollar.

Sur le marché pétrolier, les cours du pétrole se sont orientés à la hausse après une clôture en léger repli sur le Nymex.

(avec Sruthi Shankar à Bangalore, Véronique Tison pour le service français)

par Sinéad Carew

Valeurs citées dans l'article : Boeing Company (The), Lennar Corporation, Facebook