Zurich (awp) - L'action Credit Suisse restait mardi dans une position délicate à la Bourse suisse, au lendemain d'une sérieuse avarie. Déjà secouée par le scandale Greensill, la banque aux deux voiles avait averti lundi que son premier trimestre aura été grevé par la prise en défaut du fonds spéculatif Archegos Capital Management, sans deviser à ce stade l'ampleur de la voie d'eau.

Après avoir refait surface dans les premiers échanges, la nominative Credit Suisse a replongé en fin de matinée. A 13h00, le cours reculait de 2,2% à 10,51 francs suisses, aggravant encore la perte de près de 14% essuyée la veille. Le SMI pour sa part s'enrobait de 0,16%.

Les analystes consultés par AWP reconnaissent ne pas être en mesure d'apprécier l'envergure de l'affaire à ce stade.

Rappelant que le numéro deux bancaire helvétique fait avec le japonais Nomura l'objet d'une sanction particulièrement sévère en Bourse, le Financial Times se demande dans son édition de mardi si ces deux établissements paient un temps de réaction trop long par rapport à des concurrents étasuniens comme Goldman Sachs ou Morgan Stanley, voire comme UBS, qui auraient entrepris plus rapidement de se délester des paquets d'actions confiés par Archegos au titre de garanties.

Se pose désormais la question du maintien du programme de rachat d'actions fraîchement lancé par Credit Suisse. Andreas Venditti, chez Vontobel, soupçonne des rapatriements de titres sur les deux dernières journées, mais n'exclut pas que les projets de la direction en la matière doivent être contrariés une fois la magnitude des pertes enfin connue.

Le maintien du versement d'un dividende au titre de l'exercice écoulé ou la nécessité de procéder à une augmentation de capital alimentent aussi les potins autour de la corbeille électronique. L'analyste de la banque de gestion zurichoise rappelle que l'éventualité de l'adoption de telles mesures dépendra directement de l'ampleur des dégâts.

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