Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a reculé de 0,89% jeudi, plombée par les résultats jugés décevants du groupe informatique Dassault Systèmes et de la première banque française BNP Paribas, qui a entraîné avec elle le secteur bancaire.

L'indice vedette CAC 40 a cédé 68 points, à 7.588,75 points. Mercredi, il avait fini en baisse de 0,27%, échouant ainsi à battre une quatrième fois d'affilée son record en clôture, non sans avoir en début de séance établi un nouveau plus haut à 7.702,27 points.

La séance a été marquée par la publication de l'inflation dans la zone euro en janvier, qui a légèrement ralenti, à 2,8% sur un an, mais moins fort que la prévision des analystes.

Dans l'ensemble, cette quasi-stagnation de l'inflation devrait conforter la Banque centrale européenne (BCE) dans l'idée que le combat n'est pas terminé pour ramener la hausse des prix à la consommation à son objectif de 2%.

"La stagnation de l'inflation des services va conforter la BCE dans l'idée qu'il est nécessaire d'être prudent" avant une éventuelle baisse des taux, a estimé Juliette Cohen, membre de l'équipe stratégie de CPU AM.

Yasser Talbi, gérant obligataire d'Indosuez Wealth Management, souligne lui que la BCE pourrait revoir en baisse ses projections d'inflation en mars, un signal qui "serait vu comme très positif" pour les marchés en vue d'une baisse des taux prochainement.

Les investisseurs ont aussi eu à digérer les annonces de la Réserve fédérale américaine (Fed) de la veille. La banque centrale américaine a écarté l'hypothèse d'une première baisse de taux en mars, mais n'a pas fermé la porte à une réduction des taux en mai.

Sur le marché obligataire, le taux d'intérêt de l'Etat français à 10 ans, l'échéance qui fait référence, passait de 2,66% à 2,64%, après avoir nettement baissé mercredi.

BNP sanctionné

Les résultats du géant bancaire BNP Paribas ont été sanctionnés en Bourse jeudi, son bénéfice net record pour la troisième année consécutive étant assombri par les difficultés rencontrées dans les métiers de crédit à la consommation et d'immobilier.

L'action a chuté de 9,21%, à 56,79 euros, soit la pire séance pour le groupe depuis près d'un an. Elle a entraîné Société Générale (-4,01% à 23 euros) et Crédit Agricole (-2,81% à 12,94 euros).

Anke Reingen, analyste de RBC, a jugé "décevante", dans une note, la révision en baisse de l'objectif de taux de rentabilité annualisé de capitaux propres (ROTE), annoncé jeudi par la banque en marge des données financières 2023.

Dassault Systèmes dégringole

Pire chute du CAC 40, le groupe français de logiciels Dassault Systèmes a dévissé de 10,36% à 43,24 euros, après des résultats "un peu inférieurs aux attentes" selon les analystes de Stifel, notamment dans la vente de licences. Il s'agit de sa pire séance depuis mars 2020.

Sanofi pas guéri

Le géant pharmaceutique français Sanofi, qui a vu sa rentabilité ralentir en 2023, a annoncé la nomination de François-Xavier Roger au poste de directeur financier.

Sanofi a publié par ailleurs un bénéfice net en recul de plus d'un tiers en 2023 par rapport à 2022.

L'action a cédé 4,10% à 89,53 euros.

Pluxee entre en Bourse

Pluxee, la branche avantages aux salariés du groupe Sodexo, a fait son entrée à la Bourse de Paris jeudi, une nouvelle scission parmi les entreprises de la cote Parisienne.

L'action a terminé sa première séance à une valeur de 29,91 euros, soit un bond de 15% par rapport à son prix d'introduction de 26 euros. De son côté, Sodexo a reculé de 5,45% à 74,32 euros. Au cumul, le cours des deux entités additionnées (104,23 euros) est légèrement inférieur aux 104,60 euros que valait l'action Sodexo mercredi à la clôture.

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