Lloyds, dont l'Etat britannique détient 25% du capital, doit vendre cet actif d'ici la fin 2015 et des sources pensent que ce sera chose faite en trois ou quatre étapes, à l'exemple de Royal Bank of Scotland avec la cession de son assureur Direct Line, chaque placement ultérieur s'étant fait à un prix supérieur à celui du précédent.

L'obligation lui avait été signifiée par la Commission européenne comme condition de son feu vert à l'aide publique reçue durant la crise financière voici cinq ans. Lloyds avait du demander à l'exécutif européen de repousser de novembre 2013 à 2015 le délai de cession car TSB devait être vendu à l'origine à Co-operative Bank, ce qui n'avait pu se faire.

La banque britannique a précisé que les titres TSB seraient placés dans une fourchette de prix de 220 à 290 pences pièce, soit 0,7 à 0,9 fois sa valeur comptable, ou valeur d'actif net, de 1,6 milliard de livres (1,97 milliard d'euros). En moyenne, cette IPO valorise l'entreprise à 1,3 milliard de livres (1,6 milliard d'euros).

En comparaison, Lloyds se traite à 1,3 fois sa valeur comptable, HSBC à 1,1 fois, tandis que Barclays et RBS sont à 0,7 fois, ce qui traduit en partie un comportement passé contestable.

Cette fourchette de prix atteste d'un moindre intérêt des investisseurs pour les IPO de sociétés britanniques après la ruée observée plus tôt cette année. C'est ainsi que la chaîne de magasins de confection Fat Face a repoussé la sienne la semaine dernière, tandis que l'action de l'assureur Saga se traite en deçà de son prix d'introduction en Bourse.

"J'ai le sentiment que les investisseurs commencent à se lasser de ces IPO. Si on garde à l'esprit que Lloyds vend parce qu'il y est obligé, il s'agit peut-être seulement pour lui de s'assurer que tout part", commente Ed Woolfitt (Galvan).

La mise à prix définitive sera annoncée le 20 juin, les premières transactions débutant le même jour.

TSB, qui publiera la notice de son IPO dans le courant de la journée, sert 4,5 millions de clients et, avec ses 631 agences, représente 6% du réseau bancaire britannique, ce qui en fait la septième banque de dépôt locale, un avantage certain sur les nouveaux entrants qui veulent contester la prééminence des établissements installés.

TSB a pour objectif premier la croissance, impliquant qu'il ne compte pas verser de dividende avant au moins 2017. La banque veut également augmenter son bilan de 40% à 50% dans les cinq années à venir et vise un rendement des fonds propres de 10% voire plus.

L'action LLoyds perd 1,25% à 79,11 pence en matinée.

(Wilfrid Exbrayat pour le service français)

par Matt Scuffham