Zurich (awp) - Le chimiste de spécialités Dottikon ES prend ses précautions en perspective de potentielles pénuries de gaz et d'électricité cet hiver. Les nouvelles mesures entreront en vigueur à compter du 17 octobre, indique jeudi l'entreprise.

Les produits destinés à l'industrie pharmaceutique pèsent pour 90% des revenus annuels, dont 70% sont générés par les ingrédients actifs (IPA), ce qui vaut à l'entreprise d'être reconnue comme critique pour le système, selon l'Office fédéral pour l'approvisionnement économique du pays.

Or, Dottikon ES est un grand consommateur de gaz et d'électricité. Une panne de courant d'une heure pourrait ainsi entraîner des dommages jusqu'à 30 millions de francs suisses et mettre en péril la production d'ingrédients actifs, pour lesquels Dottikon est parfois l'unique fabricant.

Alors que la construction de nouvelles structures de production et de stockage de l'énergie risque de "prendre encore quinze ans", il faut s'attendre à des "pénuries répétés de gaz et d'électricité" au cours des prochaines années, en particulier en hiver, détaille le communiqué.

Or, l'entreprise peut substituer environ 95% de l'utilisation du gaz en recourant au fioul sur ses sites de production. Les réservoirs ont été remplis dans ce but.

Concernant l'électricité, pour laquelle les prix sont bloqués par des contrats, cela ne protège toutefois pas d'éventuelles pannes. La présence de générateurs dans les usines, ne peut souvent qu'assurer un arrêt de la production sans risque, mais ne permet pas de la poursuivre.

Des réserves de fioul ont toutefois été faites pour faire fonctionner ces générateurs et l'entreprise demande de pouvoir dépasser la limite de fonctionnement, fixée à 50 heures par an, en cas de pénurie d'électricité. Une exemption des émissions de CO2 est également demandée, car cette source d'énergie est plus polluante.

La situation devrait néanmoins s'améliorer lorsque la construction des panneaux solaires sur ses entrepôts sera terminée, et fournira 5% des besoins en électricité, précise Dottikon.

Une série de mesure sera toutefois adoptée à compter du 17 octobre pour réduire la consommation d'énergie. Cela inclut notamment le contrôle centralisé des températures, l'isolation des containers de refroidissement ou encore l'interdiction des appareils individuels comme les ventilateurs, réfrigérateurs ou chauffage électrique pour le personnel.

ol/ib