EDF : l'ASN dresse un bilan 2019 en clair-obscur
Le président a ainsi regretté " des gestes et des décisions inadaptées des intervenants et le franchissement de lignes de défense en matière de sûreté " lors de deux incidents survenus à Golfech (Tarn-et-Garonne) et Penly (Seine-Maritime). Il a aussi souligné que, à l'occasion de simulations d'incidents réalisées l'an dernier, la documentation opérationnelle d'EDF n'avait " pas toujours été adaptée à la réalité de terrain " et contenait " des erreurs, voire des instructions impossibles à exécuter ".
Dans son rapport l'ASN estime que l'exigence de qualité et de rigueur dans la conduite des projets doit être réaffirmée, non seulement pour les constructions neuves, mais aussi pour les projets de reprise et conditionnement des déchets anciens, de démantèlement ou de grands travaux de maintenance.
L'ASN demande également à la filière nucléaire de définir plus précisément les conditions de mise en œuvre de son plan d'action " pour retrouver le niveau de qualité, de rigueur et d'excellence qui a présidé à la construction du parc nucléaire français ", notamment en matière de renforcement de la culture de sûreté et de la rigueur professionnelle.
L'Autorité reconnaît que l'année 2019 a été marquée par une plus grande prise de conscience, par les exploitants nucléaires, des défis auxquels ils sont confrontés collectivement. Ainsi, "le besoin de renforcement de la qualité des réalisations et de la rigueur professionnelle au regard de la sûreté est désormais largement partagé, ce qui est essentiel pour progresser".
Pour autant ajoute l'ASN, l'accroissement des contrôles ne peut pas être considéré comme une réponse appropriée. " Il appartient donc aux exploitants, en tant que premiers responsables de la sûreté, de relever ces défis ", conclut l'Autorité.