par Jack Queen

ATLANTA, Géorgie, 22 août (Reuters) - Des alliés de Donald Trump inculpés par le parquet de Géorgie, de même que l'ancien président américain, pour avoir tenté de subvertir les résultats locaux de l'élection présidentielle de 2020, se sont présentés mardi à une prison d'Atlanta, selon des documents pénitentiaires et un communiqué.

Il s'agit des premiers accusés dans cette affaire à se rendre à la justice, comme doit le faire Donald Trump lui-même jeudi après son inculpation la semaine dernière.

L'ancien locataire républicain de la Maison blanche et dix-huit autres personnes sont accusés notamment d'association de malfaiteurs dans le but d'inverser les résultats de l'élection présidentielle de novembre 2020 dans cet Etat crucial, où Donald Trump a été devancé de peu par son rival démocrate Joe Biden.

John Eastman, un ancien avocat de Donald Trump, et Scott Hall, un observateur électoral républicain, se sont présentés dans la journée au bureau du shérif du comté de Fulton.

Favori pour l'investiture républicaine en vue de l'élection présidentielle de 2024, Donald Trump dénonce les différentes poursuites judiciaires engagées à son encontre comme des "chasses aux sorcières" aux motivations politiques. Il continue de clamer sans preuve que sa défaite électorale en 2020 est le fruit d'une vaste fraude.

Dans un communiqué, John Eastman, qui a conclu lundi un accord sur une caution de 100.000 dollars, a indiqué qu'il se rendait à la justice après une inculpation "qui n'aurait jamais dû intervenir".

"Cela représente une violation du Rubicon de notre pays, concernant le droit fondamental du premier amendement (de la Constitution) d'adresser une pétition au gouvernement pour la réparation de griefs", a-t-il dit.

Scott Hall a été placé en détention par le bureau du shérif du comté de Fulton et n'a pas encore été relâché, montrent des documents pénitentiaires. Il a auparavant conclu un accord sur une caution de 10.000 dollars prévoyant qu'il se présente tous les 30 jours devant les autorités dans l'attente de son procès.

Donald Trump est convenu lundi, pour rester en liberté, de verser une caution de 200.000 dollars assortie de conditions, comme l'interdiction de menacer ses coaccusés ou des témoins.

Les procureurs veulent que le procès débute en mars prochain, mais le nombre de prévenus et la complexité de l'affaire pourraient entraîner des délais.

Mark Meadows, l'ancien secrétaire général de la Maison blanche de Donald Trump, a déposé la semaine dernière une requête visant à transférer l'affaire devant la justice fédérale et à annuler son inculpation, citant l'immunité dont il dispose pour ses actions en tant que représentant fédéral.

Il est hautement probable que Donald Trump et les autres accusés mettent en avant des arguments similaires.

Donald Trump est inculpé aussi au pénal dans trois affaires distinctes, notamment par le parquet fédéral de Washington pour ses efforts présumés pour faire inverser les résultats électoraux de 2020 et en Floride pour avoir conservé des documents classifiés après la fin de son mandat présidentiel. (Reportage Jack Queen, avec Jasper Ward et Susan Heavey; version française Jean Terzian)