Londres (awp/afp) - Le site de revente de billets Viagogo devra vendre l'ensemble des activités hors Amérique du Nord de son concurrent StubHub pour valider le rachat de ce dernier, a estimé mardi le gendarme britannique de la concurrence.

L'Autorité de la concurrence (CMA) "a conclu que la fusion entre Viagogo et StubHub va entraîner une baisse importante de la concurrence sur le marché de la revente de billets au Royaume-Uni", selon un communiqué.

Elle craint que la fusion entre les deux sociétés, spécialisées dans les spectacles et événements sportifs, débouche sur une hausse des prix pour les clients et une moindre qualité de service dans le pays.

Fin novembre 2019, la plateforme de commerce en ligne eBay avait annoncé la cession du site StubHub à Viagogo pour 4 milliards de dollars.

Le rachat a été réalisé en février 2020 mais il devait encore obtenir l'aval de la CMA.

Cette dernière avait ouvert une enquête approfondie sur le rapprochement entre les deux sociétés qui possèdent ensemble une part de marché de plus de 90% au Royaume-Uni.

Pour valider de rachat, la CMA "demande à Viagogo de vendre les activités de StubHub en dehors de l'Amérique du Nord".

Cela signifie que l'ensemble des activités à l'international, y compris au Royaume-Uni, devront trouver un acquéreur, sans lien avec Viagogo.

Cette solution avait été proposée par Viagogo lui-même pour éviter que le rachat ne tombe à l'eau.

"Après avoir envisagé toutes les possibilités, y compris une interdiction complète de la fusion, la preuve est faite que la vente des activités internationales de StubHub par Viagogo permettra de répondre à nos craintes sur la concurrence", souligne Stuart McIntosh de la CMA.

Fondée en 2006 à Londres, la plateforme Viagogo est présente dans plus de 70 pays et met en avant des partenariats avec de nombreux producteurs, artistes et grands clubs de sport pour des événements tels que des concerts, des festivals ou des rencontres sportives.

Accusé de spéculer sur les tarifs, Viagogo, basé en Suisse depuis 2012 et enregistré dans l'Etat du Delaware aux Etats-Unis, a vu sa réputation écornée dans de nombreux pays européens.

Au Royaume-Uni, la CMA avait déjà accusé le groupe de mauvaises pratiques et l'avait même poursuivi en justice avant de suspendre la procédure en septembre dernier en raison des mesures prises par le site.

afp/rp