EDF cède 0,74% à 29,445 euros. André-Claude Lacoste, le président de l'Autorité de sûreté nucléaire, a déclaré hier aux parlementaires français que le chantier de réacteur de troisième génération mené par EDF à Flamanville devrait intégrer les leçons de la catastrophe de Fukushima. Dans ce contexte, l'ASN n'exclut pas un moratoire qui pourrait alourdir une nouvelle fois la facture de ce chantier.

Initialement prévu pour un budget de 3,3 milliards d'euros et une durée de cinq ans, le projet a été réévalué cet été par l'électricien à 5 milliards et sa durée à sept ans.

Pour le moment commente ce matin Aurel, les éléments apportés par cette audition ne permettent pas d'affiner le chiffrage des investissements post Fukushima. Le scénario central du broker prévoit une augmentation des investissements de 36% sur 20 ans (de 550 millions à 750 millions d'euros par Gw) et un allongement moyen de 5 ans à 45 ans de la durée de vie moyenne d'exploitation.

D'autres brokers se sont montrés plus optimistes. Oddo estime par exemple qu'un hypothétique moratoire sur Flamanville serait sans conséquence pour l'électricien. Un tel moratoire signifierait un retard dans la mise en service de l'EPR de Flamanville, aujourd'hui prévu en 2014, afin d'intégrer de nouvelles normes de sécurité. Le renforcement de la protection des piscines de combustibles usés par un doublement de leur enceinte est par exemple évoqué, explique le bureau d'études.

Pour autant précise l'analyste, ceci n'aurait pas de conséquence sur EDF, puisque les éventuels coûts supplémentaires sont couverts par les tarifs, la loi NOME (Nouvelle Organisation des Marchés de l'Electricité) prévoyant que l'ARENH (Accès Régulé à l'Electricité Nucléaire Historique) doit couvrir l'ensemble des coûts des centrales nucléaires d'EDF.

D'autre part, une mise en service de l'EPR de Flamanville en 2015 plutôt qu'en 2014 n'entraînerait qu'une actualisation sur un an du revenu attendu (estimé à 450 millions d'euros) de ce nouveau réacteur.

CA Cheuvreux partage le point de vue d'Oddo concernant la prise en charge des coûts supplémentaires par la loi NOME. Le bureau d'études souligne par ailleurs qu'EDF se traite déjà à un niveau plus faible que celui déterminé par le pire des scénarios.

(P-J.L)