EDF rebondit de 2,2% à 11,43 euros après avoir cédé 7,6% lors des deux dernières séances, dont plus de 6% pour la seule séance d'hier. Les investisseurs, qui ont acté l'abandon, ou tout du moins le report, de la réforme de l'électricien public, saluent ce matin la révision à la hausse de son objectif d'Ebitda annuel. Le groupe table désormais sur plus de 17,7 milliards d'euros contre plus de 17 milliards d'euros précédemment. Cette révision était prévisible. Mardi en effet, EDF avait rehaussé son estimation de production nucléaire annuelle à 345/365 TWh contre 330/360 Twh auparavant.

L'hypothèse de production pour 2022 reste inchangée à ce stade avec une fourchette 330/360 TWh.

Pour autant, cela ne règle pas l'avenir du groupe. Dimanche, le ministre de l'économie, Bruno Le Maire a laissé entendre que le projet de réforme d'EDF était mal en point tant les négociations étaient difficiles avec Bruxelles.

Face à la pression des syndicats et d'une probable levée de bouclier de l'opinion publique, le gouvernement a abandonné en mai dernier le projet Hercule (la réorganisation du groupe en trois entités) qui aurait pu satisfaire la Commission européenne.

En échange de la mise en oeuvre de ce projet, Bruxelles, qui a toujours fustigé le poids d'EDF face à la concurrence, aurait accepté de mettre fin au mécanisme d'accès régulé à l'électricité nucléaire historique (Arenh), défavorable aux finances du groupe.

Mais ce scénario a été remisé au placard. L'Etat a mis place un nouveau projet appelé " grand EDF " plus en phase avec les demandes des syndicats, mais plus du tout avec la Commission européenne. Résultat, EDF continue de vendre son électricité à la concurrence, parfois à bas prix.