PÉKIN, 16 juin (Reuters) - Il n'y a pas eu de fuite à la centrale nucléaire de Taishan et le niveau de radiations autorisé n'a pas été rehaussé, a déclaré mercredi le ministère chinois de l'Environnement après une information cette semaine de la chaîne CNN selon laquelle un des réacteurs de cette centrale gérée en partie par EDF avait été affecté par une fuite.

Selon cette information rapportée lundi par CNN, Framatome, la filiale d'EDF à l'origine de la conception de la centrale, a indiqué que l'Administration nationale de la sûreté nucléaire (NNSA) de Chine avait relevé le seuil de radiations approuvé à l'extérieur du site, situé dans la province du Guangdong, dans le sud-est du pays, pour ne pas avoir à le fermer.

Le ministère chinois de l'Écologie et de l'Environnement a précisé mercredi qu'une augmentation des niveaux de radiations avait été détectée dans le circuit primaire du réacteur numéro un de Taishan mais qu'ils étaient dans les normes d'une exploitation sans danger.

La hausse du niveau de radiations provient de dommages subis par un petit nombre de barres de combustibles, un phénomène normal pendant la production, le transport et le chargement du combustible, écrit sur le réseau social Wechat le ministère chinois.

"Le suivi environnemental à proximité du site de Taishan n'a montré aucune situation anormale (…) aucune fuite ne s'est produite", a ajouté le ministère.

Selon le communiqué du ministère, environ cinq des plus de 60.000 barres de combustibles du réacteur numéro un ont été endommagées, soit moins de 0,01%, alors que le seuil de tolérance prévue est de 0,25%.

Le ministre a également fait savoir que la NNSA avait approuvé des seuils de radiations pour les gaz rares à l'intérieur du liquide de refroidissement du réacteur, mais que cela n'avait rien à voir avec la détection des niveaux de radiations à l'extérieur du site. Il a ajouté que la présentation faite par CNN était "erronée".

Le ministère a assuré qu'il continuerait de surveiller de près les niveaux de radioactivité dans le réacteur numéro un et resterait également en relation avec l'Agence internationale de l'énergie atomique ainsi que l'Autorité française de sûreté nucléaire.

La société chinoise TNPJVC, coentreprise d'EDF (30%) et de China General Nuclear Power Group ou CGN (70%), est le propriétaire et l'exploitant de la centrale qui dispose de deux réacteurs EPR capables de fournir au réseau électrique chinois jusqu'à 24 térawatts d'électricité par an, soit l'équivalent de la consommation annuelle de cinq millions de Chinois.

Le premier réacteur de cette centrale est entré en service fin 2018 et le second en septembre 2019.

Quatre autres réacteurs de type EPR sont encore en cours de construction dans le monde : un en Finlande (Olkiluoto), un en France à Flamanville (Manche) et deux au Royaume-Uni (Hinkley Point). (Min Zhang, Muyu Xu et Dominique Patton; version française Camille Raynaud et Claude Chendjou, édité par Blandine Hénault)