suspendue en appel

ajoute réaction d'EDF

CAYENNE (awp/afp) - La cour administrative d'appel de Bordeaux a suspendu vendredi l'exécution de l'annulation du permis de construire accordé à EDF pour une centrale électrique en bord de mer à Larivot, près de Cayenne, nouvel épisode de la bataille juridique qui se joue autour de ce projet.

Ce permis de construire, délivré en 2020 à la filiale locale d'EDF, qui doit permettre la construction d'une grande centrale électrique en bord de mer, au lieu-dit Larivot, sur la commune de Matoury, avait été annulé le 18 juillet par le tribunal administratif de Cayenne.

Ce projet de centrale de 120 MW fait l'objet d'une intense bataille politique et juridique entre écologistes et EDF, soutenu par le gouvernement.

Dans son délibéré, la cour administrative d'appel de Bordeaux estime qu'EDF a soumis à l'enquête publique une étude d'impact environnementale "exposant et analysant les différentes alternatives possibles" de sites pour la construction de la centrale.

La cour juge également que le "site d'implantation du projet ne fait pas partie des espaces naturels remarquables du littoral et que l'emprise de ce projet n'aura pas d'impact sur la mangrove".

Saisi par France Nature Environnement et Guyane Nature Environnement, le tribunal administratif de Cayenne avait annulé le 18 juillet le permis de construire de la centrale au motif de l'insuffisance de l'étude d'impact et de la méconnaissance des dispositions du code de l'urbanisme relatives aux espaces remarquables du littoral.

Ces deux fondements ont été rejetés par la cour administrative d'appel de Bordeaux.

"Nous sommes déçus de la décision, mais le contentieux n'est pas terminé. Nous restons en attente des décisions sur le fond dont les audiences devraient se dérouler début 2023", a réagi auprès de l'AFP Garance Lecocq, coordinatrice de Guyane Nature Environnement.

EDF Guyane s'est félicité de cette décision qui représente "un pas de plus vers une reprise des travaux" en précisant que "la prochaine étape est le jugement sur le fond", a indiqué à l'AFP Gaëlle Paygambar, directrice régionale EDF PEI (filiale d'EDF) en charge du projet de la centrale du Larivot.

La centrale électrique du Larivot doit fonctionner aux biocarburants liquides, ce qui nécessiterait l'importation de grandes quantités d'agrogazole et la construction d'un oléoduc de 14 kilomètres à travers la communauté d'agglomération du centre littoral (CACL) pour les acheminer.

La Guyane est régulièrement confrontée à des difficultés énergétiques. En août, elle a connu un black-out généralisé, relançant le débat sur la nécessité d'une nouvelle centrale électrique alors que l'actuelle centrale d'EDF, vétuste et polluante, dispose d'une autorisation de fonctionnement prolongée jusqu'en 2023.

Depuis deux semaines, de nombreuses coupures de courant sur la commune de Maripasoula, dans l'Ouest de la Guyane, ont conduit à des affrontements et la fermeture de plusieurs établissements scolaires.

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