La France et la transition énergétique

vers la neutralité carbone grâce à un mix énergétique équilibré

© ENGIE- Vincent Breton

  • Seul un mix énergétique équilibré permettra de concilier enjeux climatiques, économiques et sécurité d'alimentation.

Président du Conseil d'Administration ENGIE

Début août 2021, le rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat a mis en évidence une accélération du changement climatique et a estimé la limitation à 2°C de l'augmentation des températures difficile à atteindre.

La lutte contre le réchauffement climatique est pourtant un impératif et le plan de relance français comme le Green Deal européen constituent des occasions uniques pour l'accélérer et pour progresser de manière significative vers la neutralité carbone en 2050. Avec les grands choix qui vont être faits, notamment dans le cadre de la Stratégie Energie Climat nationale, ils structureront l'économie de manière durable.

Ils dicteront notamment notre capacité à concilier cet impératif climatique avec une transition résiliente -qui assure à tout moment et à chacun l'énergie nécessaire- et abordable, pour limiter l'impact sur le pouvoir d'achat des ménages comme sur la compétitivité des entreprises.

Pour y arriver, un certain nombre de points font consensus : l'amélioration de l'efficacité énergétique est indispensable ; l'électrification sera un vecteur important de la décarbonation de notre économie pour les usages qui s'y prêtent ; et il faut, quel que soit le scénario retenu pour le nucléaire dans notre pays, accélérer le développement des énergies renouvelables dont le coût est aujourd'hui compétitif.

D'autres points sont plus difficiles à prévoir, tant la transition énergétique à l'horizon 2050 est marquée par des incertitudes technologiques, économiques, sociales et comportementales.

  • horizon de 5-10 ans, en revanche, la situation est moins incertaine et les tensions cet hiver nous montrent le caractère indispensable des différentes sources d'énergie : un jour de grand froid, le système gazier dans son ensemble délivre 1,5 fois la puissance du système électrique.

Le gaz est donc indispensable et une électrification trop rapide ferait peser des risques sur l'équilibre du système électrique, en particulier lors des pointes de consommation hivernale.

Le gaz a aussi le potentiel de se verdir, en particulier via le biométhane, produit dans les territoires, et l'hydrogène renouvelable. Un mix énergétique équilibré, combinant les avantages de l'électricité, des gaz verts -qui se substitueront au gaz fossile- et de la chaleur et du froid renouvelables permettra de concilier enjeux climatiques, économiques et sécurité d'alimentation. Il contribuera également à relever le double défi pour réussir la transition énergétique : garder les options ouvertes pour pouvoir optimiser le chemin de la neutralité carbone et la mettre en œuvre au meilleur coût pour l'économie.

Directrice Générale ENGIE

Présent dans de nombreux pays, ENGIE constate que plus de 120 pays dans le monde sont aujourd'hui engagés pour la neutralité carbone d'ici 2050. Les Etats, les villes, les entreprises renforcent leurs engagements pour une transition la plus rapide possible vers une énergie plus propre.

Fort de ce constat, ENGIE s'est engagé pour être Net Zéro Carbone en 2045, c'est-à-dire baisser l'ensemble de ses émissions de gaz à effet de serre, directes et indirectes -nos émissions propres et celles générées par nos clients-.

Cet engagement est pleinement aligné avec notre raison d'être, « agir pour accélérer la transition vers une économie neutre en carbone par des solutions plus sobres en énergie et plus respectueuses de l'environnement ».

Pour y arriver, nous comptons sur les hommes et les femmes du Groupe, sur leur capacité à mener et à faire fonctionner des projets complexes, sur notre savoir-faire industriel, et sur le caractère intégré de notre modèle qui nous permet d'être résilient face à un marché de l'énergie de plus en plus volatile.

ENGIE a recentré sa stratégie sur quatre métiers -les énergies renouvelables, les infrastructures, le thermique et la fourniture d'énergie, et les solutions énergétiques- et se positionne en pionnier sur le développement du biométhane et de l'hydrogène renouvelable.

Ce modèle multi-énergies nous donne une position unique pour contribuer à une transition énergétique Abordable - à un coût acceptable pour les particuliers comme pour les entreprises-, Fiable -le système énergétique doit répondre à tout instant à la demande- et Durable -qui prend en compte les effets sur l'environnement et la société-.

Le gaz, aujourd'hui énergie de transition, est une énergie qui se transforme pour se décarboner et fera à ce titre partie du mix énergétique final.

© ENGIE- Vincent Breton

  • Notre modèle
    multi-énergies nous donne une position unique pour contribuer à une transition énergétique Abordable, Fiable et Durable.

Assurer un mix énergétique équilibré en France, pour la décarboner au meilleur coût et de manière fiable

La France a développé un système énergétique équilibré et faiblement carboné. Basé sur l'équilibre entre l'électricité bas carbone (nucléaire et hydroélectricité), le gaz et la chaleur, il assure à la France un niveau de sécurité d'approvisionnement élevé.

La décarbonation de l'économie française pour atteindre l'objectif de neutralité carbone s'accompagnera de l'électrification d'un nombre important d'usages.

L'expérience de l'hiver 2021-2022 montre cependant que les conditions d'équilibre entre l'offre et la demande d'électricité peuvent être tendues, malgré un parc de production important et une capacité d'importation significative.

Il convient donc à la fois de miser sur l'efficacité énergétique pour limiter la hausse de la demande électrique nécessaire et de développer de nouveaux moyens de production. En tout état de cause, les nouveaux réacteurs EPR ne pourront pas être disponible avant 2035 et tous les scénarios _indiquent qu'une accélération du déploiement des énergies renouvelables est nécessaire.

En hiver,

1°C de moins

nécessite selon RTE l'équivalent

de 2400 MW

de capacités électriques pour satisfaire la demande (ce qui représente la puissance de

2 réacteurs nucléaires ou 1000 éoliennes).

La baisse du coût de l'éolien et du solaire ces dernières années en conforte la pertinence ; leur coût est en effet comparable, pour les parcs construits aujourd'hui, à celui du nucléaire existant.

Les projections suggèrent même qu'à horizon 2050 le coût du nouveau nucléaire serait supérieur à celui des ENR, quelle que soit la filière -solaire photovoltaïque, éolien terrestre ou en mer-.

Dans ce contexte, une attention particulière doit être portée au besoin d'électricité en pointe, en hiver. La demande d'électricité les jours les plus froids peut atteindre 100 GW en France. Le chauffage électrique équipe aujourd'hui 1/3 des logements en France.

Le nucléaire, au vu de l'importance de l'investissement initial nécessaire, n'a de sens économique que lorsqu'il fonctionne en continu et non avec une forte modulation : si le taux d'utilisation est divisé par deux, les coûts sont quasiment multipliés par deux.

Il n'a donc pas vocation à répondre aux besoins de la pointe hivernale, et n'a d'ailleurs pas été dimensionné en ce sens.

Face à cette demande, le besoin en électricité est donc assuré par des modes de production complémentaires au nucléaire : hydroélec- tricité, centrales thermiques -françaises ou étrangères-, utilisées pour leur capacité à démarrer très rapidement leur production.

_

Le potentiel de

verdissement

du gaz en France en 2050 est de

300 TWh

This is an excerpt of the original content. To continue reading it, access the original document here.

Attachments

  • Original Link
  • Original Document
  • Permalink

Disclaimer

Engie SA published this content on 09 March 2022 and is solely responsible for the information contained therein. Distributed by Public, unedited and unaltered, on 09 March 2022 18:01:04 UTC.