PARIS (awp/afp) - Près de huit mois après le départ fracassant d'Isabelle Kocher, Engie s'est enfin choisi une nouvelle directrice générale, Catherine MacGregor, qui sera chargée de mettre en oeuvre la stratégie du groupe d'énergie en pleine transformation.

Sa nomination, pressentie depuis jeudi, a été officialisée vendredi soir à l'issue d'un conseil d'administration.

La Française de 48 ans, issue du groupe franco-américain de services pétroliers TechnipFMC, sera directrice générale à compter du 1er janvier 2021, a indiqué Engie dans un communiqué. Le trio de dirigeants intérimaire actuellement aux manettes restera en place jusqu'à la fin de l'année.

TechnipFMC a de son côté annoncé la nomination d'Arnaud Pieton comme directeur général désigné de Technip Energies, l'un de deux entités qui doivent naître de sa future scission, en remplacement de Mme MacGregor.

"Les caractéristiques de Catherine, c'est une vraie vision internationale, un focus très fort sur l'action, c'est un industriel qui s'assume comme tel et quelqu'un qui sur les problématiques énergétiques a une vision", a expliqué à des journalistes le président d'Engie, Jean-Pierre Clamadieu.

"Réduire Catherine MacGregor a quelqu'un qui vient du pétrole est extrêmement réducteur", a-t-il estimé, en référence à son poste chez TechnipFMC et aux 23 années qu'elle a passé chez le géant des services pétroliers Schlumberger.

"C'est quelqu'un qui a eu des expériences opérationnelles très très denses, dans des environnements à chaque fois complexes, avec des défis qu'elle a à chaque fois relevés", a salué M. Clamadieu.

Nouveau cap stratégique

La nouvelle directrice générale va succéder à Isabelle Kocher, débarquée en février par le conseil d'administration qui estimait alors que "l'approfondissement de la stratégie nécessitait un nouveau leadership".

Les relations étaient notoirement tendues entre la dirigeante, alors seule femme à la tête d'une entreprise du CAC 40, et M. Clamadieu.

Ce dernier a rappelé vendredi comment devaient selon lui se partager les rôles à la tête de l'entreprise: "le directeur général dirige le groupe avec tous les pouvoirs que cela implique, il représente bien sûr le groupe à l'extérieur".

Le président pour sa part "fait en sorte que le conseil fonctionne de manière efficace, fait en sorte que le conseil soit en mesure de fixer des orientations stratégiques, et de s'assurer de leur mise en oeuvre", a-t-il déclaré.

Le nom du successeur de Mme Kocher a fait l'objet de nombreuses spéculations depuis des mois. Des candidats potentiels ont été évoqués aussi bien en interne (comme Gwenaëlle Avice-Huet, directrice générale adjointe d'Engie en charge des renouvelables et de l'Amérique du Nord) qu'en externe (comme Catherine Guillouard, PDG de la RATP).

Bercy avait insisté pour que la direction générale du groupe, détenu à 23,6% par l'Etat, soit pourvu par une femme.

La feuille de route de la nouvelle dirigeante a déjà été fixée par M. Clamadieu, qui a annoncé dès la fin juillet un nouveau cap stratégique: Engie va recentrer son activité en accélérant son développement dans les renouvelables et les infrastructures.

L'ex GDF-Suez s'est déjà considérablement transformé ces dernières années en mettant l'accent sur la transition énergétique. Mais le groupe reste très complexe et diversifié, avec des activités allant des éoliennes à l'entretien de sites en passant par le nucléaire en Belgique.

Le groupe est par ailleurs proche de vendre l'essentiel de sa participation dans le groupe d'eau et de déchets Suez à Veolia, un dossier qui agite le monde français des affaires depuis un mois et devrait se conclure d'ici lundi soir.

jmi/soe/dlm