Turin (awp/ats/adnkrnonos) - Stephan Schmidheiny s'en sort avec une réduction de peine dans le procès Eternit en Italie. La cour d'appel de Turin a réduit la peine à un an et huit mois pour la mort d'un ouvrier dans une usine du groupe Eternit au Piémont. L'entreprise va néanmoins faire appel.

Le magnat suisse était accusé de la mort de deux personnes, un ouvrier de l'usine de Cavagnolo, près de Turin, et d'une riveraine. En 2019, il avait été condamné à Turin à quatre ans de prison pour homicide involontaire dans l'une des procédures liées aux décès de l'amiante en Italie. Ses avocats ont alors fait appel.

Dans le verdict publié jeudi, Stephan Schmidheiny est condamné pour homicide involontaire aggravé uniquement pour la mort de l'ouvrier décédé le 7 décembre 2008 d'un mésothéliome dû à l'exposition à l'amiante. La femme habitant à proximité de l'usine est, elle, décédée d'un cancer des poumons. La peine de quatre ans prononcée en première instance est réduite à un an et huit mois.

Nouvel appel ___

Dans un communiqué, la porte-parole de M. Schmidheiny considère la décision comme un "acquittement décisif" de l'accusation d'homicide involontaire de la riveraine. La défense fera néanmoins appel de la condamnation. Elle se battra devant la plus haute juridiction italienne pour obtenir l'acquittement total de Stephan Schmidheiny.

Un autre procès, qui a duré de 2009 à 2014, s'était soldé par l'acquittement de M. Schmidheiny. Et finalement, en mai 2018, la plus haute juridiction italienne, la Cour de cassation de Rome, a rejeté l'accusation d'acte intentionnel, la jugeant sans fondement juridique.

Le groupe Eternit SEG, dirigé par M. Schmidheiny, avait été, de 1973 à sa faillite en 1986, le plus grand actionnaire puis l'actionnaire principal de l'entreprise Eternit Italia.

Les avocats de l'homme d'affaires ont toujours soutenu que leur client n'a pas eu de responsabilité directe dans la gestion de la société.

Autres procès ___

En avril 2022, un tribunal de Naples a condamné Stephan Schmidheiny à trois ans et six mois de prison pour homicide involontaire. Les faits portaient sur la mort d'un ouvrier d'une usine du groupe italien Eternit S.p.a. Gênes due à une exposition prolongée à l'amiante.

Le milliardaire avait déjà dû affronter un premier procès en février 2012. Il avait alors été condamné à seize ans de prison pour avoir provoqué la mort de près de 3000 personnes, ouvriers ou riverains d'usines du groupe Eternit S.p.a Gênes. Un jugement cassé en novembre 2014 par la Cour de cassation, qui avait jugé les faits prescrits.

Les procureurs de Turin étaient ensuite repartis à l'offensive avec 258 nouveaux cas, réclamant un nouveau mégaprocès. Ils ont toutefois été déboutés. Finalement, le procès à Turin n'a porté que sur deux personnes.

ats/rp