New York (awp/afp) - Le géant américain du pétrole ExxonMobil a annoncé jeudi son intention de relever son programme de rachats d'actions de 30 à 50 milliards de dollars d'ici 2024, une façon de rémunérer encore plus ses actionnaires malgré les critiques de l'administration américaine.

Le groupe avait déjà récemment augmenté son dividende.

Comme toutes les compagnies vendant du pétrole et du gaz, ExxonMobil a vu ses bénéfices s'envoler cette année avec la flambée des prix de l'énergie dans la foulée de la guerre en Ukraine, et a gagné aux seuls deuxième et troisième trimestres 37,6 milliards de dollars.

Le président américain Joe Biden avait dénoncé fin octobre ces "profits de guerre", déplorant alors que les bénéfices dégagés par les entreprises d'hydrocarbure soient reversés aux actionnaires, alors que les prix à la pompe pour les automobilistes restaient élevés.

ExxonMobil ne prévoit pas d'augmenter significativement ses investissements dans de nouveaux projets: la multinationale texane a indiqué jeudi qu'elle comptait toujours y consacrer entre 20 et 25 milliards de dollars par an d'ici 2027, comme annoncé l'an dernier.

En 2023, ce sera sans doute en haut de cette fourchette afin "d'aider à accroître l'offre pour répondre à la demande mondiale", a précisé le groupe.

Cela reste toutefois loin de 30 à 35 milliards de dollars que le groupe prévoyait de dépenser chaque année avant la pandémie.

D'ici 2027, plus de 70% des dépenses d'investissements seront déployés dans le bassin permien aux Etats-Unis, à Guyana, au Brésil et dans des projets de gaz naturel liquéfié, a précisé ExxonMobil jeudi.

La production du groupe devrait augmenter de 500'000 barils équivalent pétrole par jour (bepj) pour atteindre 4,2 millions bepj.

A court terme, l'entreprise prévoit que sa production va se maintenir à environ 3,7 millions bepj, ses nouveaux projets permettant de compenser la perte d'actifs vendus et la sortie de son champ pétrolier Sakhalin-1 en Russie.

Le groupe a aussi prévu d'augmenter, légèrement, ses investissements dans les énergies émettant moins de carbone que le pétrole et le gaz, en les faisant passer de 15 milliards à 17 milliards d'ici 2027.

Cela correspond à 3,4 milliards de dollars par an en moyenne, soit entre 13,6% et 17% des investissements annuels.

L'action du groupe prenait 2,8% en début de séance à Wall Street, s'affichant en hausse de plus de 70% par rapport au début d'année.

afp/buc