New York (awp/afp) - La Bourse de New York chutait jeudi en début de séance, les inquiétudes économiques et sanitaires semblant gagner du terrain auprès des investisseurs.

Vers 14H05 GMT, le Dow Jones, indice vedette de Wall Street, tombait de 3,04% à 26.168,81 points

Le Nasdaq, à forte coloration technologique, perdait 1,90% à 9.829,92 points.

Le S&P 500, qui représente les 500 plus grandes entreprises cotées à New York, reculait de 2,55% à 3.108,77 points.

Wall Street avait terminé sans direction mercredi alors que la banque centrale américaine (Fed) était restée prudente sur la situation économique, prévoyant de laisser les taux d'intérêt près de zéro jusqu'en 2022: le Nasdaq avait pris 0,67% et fini à un record, tandis que le Dow Jones avait cédé 1,04%.

"Ca devait arriver", assure Patrick O'Hare de Briefing au sujet du repli du début de séance de jeudi, qui s'explique, selon lui, par deux facteurs principaux.

"D'abord, il y a les inquiétudes sur la croissance économique après les prévisions de la Fed de maintenir ses taux proches de 0% jusqu'en 2022 et ensuite, les inquiétudes sur une remontée des cas de coronavirus et des hospitalisations dans les Etats ayant rouvert leur économie en premier", détaille l'expert.

Si ces appréhensions ne sont pas nouvelles, le marché les a largement ignorées depuis la fin mars, entamant une remontée spectaculaire et quasi-ininterrompue.

De nombreux analystes avaient alors alerté sur une surchauffe boursière, prédisant tôt ou tard un déclin des grands indices new-yorkais.

"Ce que nous observons aujourd'hui est une journée emprunte de sobriété", résume M. O'Hare.

"Le plus intéressant va être ce qui se passe en cours de séance. Va-t-il y avoir une ruée vers sur le marché actions en raison des prix qui baissent ou va-t-on rester dans une situation de faiblesse toute la journée ?", s'interroge l'expert.

Grubhub a l'appétit vorace

Au rang des indicateurs de jeudi, le nombre de nouvelles demandes hebdomadaires d'allocations chômage aux Etats-Unis a continué de baisser, à 1,542 million de personnes, selon les chiffres du département du Travail.

Ces chiffres sont proches des attentes des analystes, qui tablaient sur 1,525 million de nouvelles demandes pour la semaine du 31 mai au 6 juin.

Parmi les valeurs du jour, les compagnies aériennes américaines, particulièrement dépendantes d'un redémarrage de l'économie, s'affichaient en nette baisse: United Airlines chutait de 10,11%, Delta Air Lines de 8,12% et American Airlines de 10,01%.

Les croisiéristes Norwegian Cruise Line (-12,35%) et Royal Caribbean Cruises (-8,66%) faisaient également grise mine.

Les majors pétrolières cotées à la Bourse new-yorkaise souffraient, elles, de la chute dex prix pétroliers, Exxon Mobil abandonnant 5,28%, Chevron 4,23% et Occidental 10,72%.

La plateforme de livraison de repas en ligne Grubhub grimpait en revanche de 7,09% après avoir été rachetée mercredi par le géant anglo-néerlandais Just Eat Takeaway lors d'une transaction par action évaluée à 7,3 milliards de dollars.

Uber, qui avait également approché Grubhub mais n'avait pas réussi à trouver un accord sur le prix de l'acquisition, voyait son titre reculer de 6,21%.

Sur le marché obligataire, le taux à 10 ans sur la dette américaine reculait, à 0,6723% contre 0,7263% mercredi à la clôture.

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