ajoute tweet Christophe Castaner

PARIS (awp/afp) - Les étapes de la colère inédite des "gilets jaunes", de sa naissance sur les réseaux sociaux aux manifestations parfois violentes, en passant par le recul de l'exécutif et une mobilisation en baisse samedi.

Le mouvement, à l'origine contre la hausse des carburants et exprimant par la suite un profond mécontentement social, a fait sept morts, pour la plupart lors d'accidents à des barrages, et plus de 1.400 blessés depuis le 17 novembre.

Vidéo accusatrice

Dans une vidéo sur Facebook postée le 18 octobre, rapidement virale, une inconnue, Jacline Mouraud, interpelle "Monsieur Macron", dénonçant "la traque aux conducteurs". Une pétition "Pour une baisse des prix du carburant" cartonne sur internet.

"Mobilisation générale"

Le samedi 17 novembre, la première journée de blocage de routes rassemble en France près de 290.000 manifestants arborant un gilet jaune fluorescent, action organisée en dehors de tout parti ou syndicat.

Le lendemain, le Premier ministre Édouard Philippe assure que le gouvernement va "tenir" son cap.

L'île de La Réunion est secouée par une flambée de violence. Ailleurs des ronds-points sont "occupés" durablement.

"Acte 2"

Samedi 24 novembre, pour l'"acte 2" de leur mobilisation, plusieurs milliers de manifestants s'opposent durement aux forces de l'ordre sur les Champs-Élysées à Paris.

Quelque 166.000 manifestants en France (dont 8.000 à Paris) sont recensés.

Premières annonces

Le 27 novembre, Emmanuel Macron dit vouloir adapter la fiscalité des carburants aux fluctuations de prix et organiser une "grande concertation" dans les territoires.

"Acte 3" : chaos à Paris

Le 1er décembre, le troisième samedi de mobilisation donne lieu à de multiples violences, surtout à Paris, où l'Arc de Triomphe et plusieurs quartiers huppés connaissent des scènes de guérilla urbaine.

L'Intérieur recense 136.000 manifestants en France.

Réunions de crise

Emmanuel Macron convoque le 2 décembre une réunion de crise à l'Élysée, et Édouard Philippe reçoit le lendemain les chefs des partis politiques.

Les blocages de routes, zones commerciales et dépôts pétroliers se poursuivent.

Des lycéens suivent le sillage de la contestation à partir du 3 décembre.

Hausses de taxes "annulées" en 2019

Le 4, Édouard Philippe annonce la suspension pour six mois de la hausse de la fiscalité sur les carburants et du durcissement du contrôle technique automobile, ainsi qu'un gel des tarifs du gaz et de l'électricité "durant l'hiver".

Le 5, Emmanuel Macron fait savoir que les augmentations de taxes sur les carburants sont annulées pour 2019.

"Acte 4": nouveaux heurts

Le 7, des "gilets jaunes" dits "modérés", sont reçus à Matignon. Ils appellent à manifester pacifiquement en province.

Le samedi 8, sur fond de déploiement massif des forces de l'ordre, des heurts éclatent à Paris et en province. L'acte 4 mobilise 136.000 manifestants et se solde par près de 2.000 interpellations et des dégâts à Paris, Bordeaux ou Toulouse.

Annonces présidentielles

Le 10 décembre, Emmanuel Macron annonce une hausse de 100 euros par mois pour les salariés payés au Smic -à la charge de l'Etat-, des heures supplémentaires "sans impôts ni charges" et une exemption nouvelle de la hausse de CSG pour certains retraités. Les mesures annoncées par l'exécutif depuis le début du mouvement sont évaluées à 10 milliards d'euros.

Certains gilets jaunes saluent des "avancées" mais d'autres dénoncent "une mascarade".

Après l'attentat meurtrier du 11 décembre à Strasbourg, le gouvernement, la CFDT et des politiques appellent les gilets jaunes à ne pas manifester le samedi suivant.

Le 13 décembre, rejet d'une motion de censure déposée par la gauche.

Acte 5

Mobilisation plus calme et en baisse le samedi 15 décembre, contrastant avec l'extrême tension du samedi précédent. Le ministère de l'Intérieur recense 66.500 manifestants en France, dont 4.000 à Paris, contre le double une semaine avant.

En province, aussi la mobilisation a marqué le pas. "Les ronds-points doivent être libérés et la sécurité de tous redevenir la règle", a réclamé le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner sur son compte twitter.

Dans les cortèges, certains manifestants réclamaient un référendum d'initiative citoyenne (RIC).

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