par Kevin Krolicki et John Crawley

Ford et Chrysler ont fait savoir à cette occasion qu'ils demandaient au Congrès la possibilité de bénéficier d'un prêt-relais.

General Motors a réclamé aux autorités américaines dix-huit milliards de dollars de ligne de crédit et de prêts - dont quatre milliards dès ce mois-ci - pour lui éviter la faillite.

"Les premiers quatre milliards sont cruciaux", a assuré le directeur général délégué du groupe. "Il n'y a pas de plan B."

La présidente de la chambre des Représentants Nancy Pelosi a déclaré "croire qu'une intervention (du Congrès) aura lieu", ajoutant que le dépôt de bilan d'un ou plusieurs constructeurs n'était pas une option envisageable.

Les derniers chiffres des ventes automobiles américaines sont venues appuyer les constructeurs dans leurs demandes d'aide d'urgence: en baisse pour le 13e mois d'affilée, les ventes ont chuté de près de 37% en novembre.

C'est Ford qui a ouvert la marche en présentant son plan dans lequel il demande à pouvoir accéder à un prêt-relais de neuf milliards de dollars pour financer la restructuration de ses activités.

Il prévoit par ailleurs l'annulation des primes que sa direction devait recevoir en fin d'année ainsi que tous les bonus pour les Etats-Unis en 2009. Le plan propose aussi de réduire le nombre de concessionnaires et de développer la mise au point de voitures électriques.

Le constructeur automobile, qui a consommé 7,7 milliards de trésorerie au troisième trimestre, a vu ses ventes globales reculer de près de 31% au mois de novembre.

Il a fait savoir mardi qu'il allait réduire de près de 38% par rapport à l'année précédente sa production en Amérique du Nord au premier trimestre 2009.

"L'économie continue à se contracter et les ventes de véhicules sont le reflet de cette réalité", a commenté le directeur des ventes et du marketing de Ford, Jim Farley, dans un communiqué.

Ford anticipe toutefois un début de reprise en 2010 et estime que ses résultats avant impôt devraient être équilibrés, voire excédentaires, en 2011.

UN DOLLAR DE SALAIRE POUR LES DG DE FORD ET GM ?

Le directeur général de Ford Alan Mulally a souligné que les prévisions de résultats qui ont été soumises au Congrès démontraient que Ford serait en mesure de rembourser des prêts s'ils s'avéraient nécessaires.

Mulally a précisé que son groupe disposait pour le moment de liquidités suffisantes mais qu'il se réservait la possibilité de demander des lignes de crédit si la récession s'aggravait.

Ford a indiqué que son directeur général ne toucherait qu'un dollar de salaire si le gouvernement décidait de débloquer des fonds publics et le constructeur a également l'intention de vendre cinq avions privés. Le directeur de GM, Rick Wagoner, a fait une proposition similaire

Chrysler, de son côté, a fait savoir qu'il souhaitait bénéficier d'ici la fin de l'année d'un prêt-relais de sept milliards de dollars pour assurer sa survie et mettre en oeuvre un plan de restructuration censé lui permettre de rester dans la course.

"Nous tentons de préserver notre modèle et de préserver nos emplois", a déclaré le président du constructeur automobile, Jim Press, à des journalistes à Baltimore.

Press a précisé que le plan de restructuration que son groupe allait soumettre au Congrès prévoyait des mesures pour réduire les coûts ainsi que des concessions de tous les actionnaires.

Il a par ailleurs indiqué que les ventes du groupe avaient baissé d'environ 30% en novembre mais il a écarté tout risque de faillite, expliquant que cela "n'était même pas dans le domaine du possible".

Pour lui éviter la faillite, General Motors dit avoir quant à lui besoin de 12 milliards de dollars - dont quatre immédiatement et les huit autres d'ici mars prochain - ainsi que de six milliards de dollars de prêts supplémentaires qui pourraient être débloqués au cas où après un an de récession du marché, les ventes tombaient en dessous des objectifs du groupe, même si ceux-ci ont été revus à la baisse.

Les chances des trois constructeurs d'obtenir ces aides pourront être évaluées jeudi et vendredi, lorsque la Commission bancaire du Sénat et celle des services financiers de la Chambre des représentants procéderont à l'examen de ces demandes.

Version française Gwénaelle Barzic