Zurich (awp) - Le producteur de matériaux composites Gurit a continué à souffrir au troisième trimestre d'une demande mondiale en berne pour les pales d'éoliennes et le bois de balsa. L'industriel saint-gallois rabote une nouvelle fois ses ambitions pour 2021, malgré une amorce de rétablissement dans les segments maritime/industriel et aérospatial.

Le chiffre d'affaires sur les trois premiers partiels cumulés s'est établi à 360,9 millions de francs suisses, en retrait de 17% sur un an. L'unité Composite materials a essuyé une contraction de 18,6% à 169,2 millions, Kitting de 20,9% à 138,0 millions, Tooling de 4,5% à 64,0 millions et Aerospace de 9,0% à 22,0 millions.

Le groupe de Wattwil manque ainsi le coche fixé par les analystes consultés par AWP, qui articulaient en moyenne des revenus totaux de 376,1 millions de francs suisses. Le consensus s'établissait à 170,4 millions pour Composite materials, à 146,0 millions pour Kitting et 76,6 millions pour Tooling. Seul Aerospace a fait un peu mieux que les 21,6 millions énoncés.

Sous réserve du versement effectif de subventions pour l'éolien aux Etats-Unis et en Chine, la direction anticipe désormais pour l'ensemble de l'exercice un chiffre d'affaires de quelque 460 millions de francs suisses, assorti d'une marge opérationnelle d'environ 5%. Hors frais de restructuration et amortissements, cette marge doit s'inscrire dans une fourchette de 6 à 8%.

Second coup de rabot en moins d'un an

Une première retouche de la feuille de route pour 2021 en juin avait déjà abaissé de 530 à 500 millions l'objectif de chiffre d'affaires. La barre pour la marge opérationnelle avait alors été ramenée à 8%, contre 9 à 11% précédemment.

L'industriel promet l'établissement d'un ordre de marche pour 2022 dès la publication début mars des résultats annuels.

Partagés sur l'appréciation des perspectives à plus longue échéance, les analystes s'accordent vendredi à juger la situation actuelle de Gurit peu envieuse.

A l'anémie des marchés de l'éolien en Chine, aux Etats-Unis et en Inde est venue s'ajouter une inflation des matières premières et des coûts d'acheminement, souligne ainsi Philip Gamper. L'analyste de la Banque cantonale de Zurich (ZKB) rappelle au passage que quatre cinquième des recettes de l'industriel de Wattwil reposent sur le vent

Plus sceptique, Joern Iffert chez UBS recommandait déjà à la vente le titre avant la publication des résultats sur neuf mois. La contreperformance et le rabotage des ambitions risquent encore de déteindre sur le consensus pour l'année en cours, poursuit l'analyste.

A la Bourse, l'action Gurit a fini en recul de 4,0% à 1684 francs suisses, dans un SPI en hausse de 0,50%.

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