PARIS, 14 mai (Reuters) - Plusieurs têtes de listes aux élections européennes du 26 mai, dont Benoît Hamon (Génération.s), Jean-Christophe Lagarde (UDI) et Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) ont contesté mardi l'organisation d'un débat le 22 mai sur France Inter et France 2.

Les protestataires jugent "inadmissible" le choix des deux médias publics d'organiser une discussion en deux temps "avec une répartition arbitraire" : à partir de 21h00 avec six représentants de listes, puis environ une heure et demie plus tard avec neuf autres débatteurs.

Les six premiers correspondent aux camps donnés en tête dans les sondages d'intention de vote : La République en marche-Mouvement démocrate, Rassemblement national, Les Républicains, La France insoumise, Europe Ecologie-les Verts et Place publique-Parti socialiste.

"Appartient-il à France 2 et France Inter de jouer d’avance l’élection du 26 mai en sélectionnant les listes de leur choix ?", s'insurgent Benoît Hamon, Nicolas Dupont-Aignan et Jean-Christophe Lagarde dans un communiqué commun.

"Ce n'est pas au service public de l'audiovisuel de choisir les bonnes ou les mauvaises listes. Ce choix appartient souverainement aux citoyennes et aux citoyens par leur vote", ajoutent les trois hommes, qui menacent de boycotter ce qu'ils considèrent comme "une parodie de débat".

Ils donneront une conférence de presse mercredi matin devant les locaux de France 2.

Le représentant du Parti communiste, Ian Brossat, a décidé pour sa part de saisir le CSA "et dans l'attente de sa réponse, de suspendre sa participation", a fait savoir son entourage.

"Ça suffit", a déclaré au Parisien Thomas Sotto, l'un des présentateurs la soirée du France 2.

"Nous appliquons strictement les critères du CSA", a-t-il fait valoir, invoquant un souci de "clarté" pour l'auditoire.

"Quand on a organisé notre débat à douze le 4 avril, on nous a dit que cela manquait de clarté. Là, on essaie de mettre de la clarté en ne pénalisant personne et certains candidats ne sont encore pas contents. Peut-être faut-il penser aux téléspectateurs qui sont aussi leurs électeurs ?"

Un nombre record de 34 listes s'affrontent pour les élections européennes en France. (Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse)