(Actualisé avec défilé, discours de Trump)

par Jeff Mason

WASHINGTON, 5 juillet (Reuters) - Avec des chasseurs en démonstration dans le ciel de Washington et des chars d'assaut exposés devant le Lincoln Memorial, Donald Trump a incité les jeunes à intégrer l'armée américaine lors d'un discours prononcé jeudi à l'occasion du 4-Juillet, la fête nationale célébrant l'indépendance des Etats-Unis.

Donald Trump a balayé une polémique sur le coût du défilé militaire organisé devant le Lincoln Memorial, symbole d'unité nationale, alors que des démocrates ont reproché au président républicain d'avoir voulu donner une tournure politique à l'événement.

"Notre nation est aujourd'hui plus forte qu'elle ne l'a jamais été", a déclaré Trump depuis une estrade placée devant le célèbre monument, utilisant l'un des thèmes phare de ses rassemblements de campagne.

Il a fait l'éloge de l'armée américaine et présenté les différents corps qui la composent dans un discours parfaitement coordonné avec le survol du Lincoln Memorial par des appareils militaires.

"Pendant plus de 65 ans, aucune aviation ennemie n'est parvenue à tuer un seul soldat américain. Parce que le ciel appartient aux Etats-Unis d'Amérique", a dit le chef de la Maison blanche, évitant toute rhétorique visant à alimenter les divisions partisanes.

Trump a par ailleurs salué le travail de la police aux frontières et de l'agence de l'immigration, dont les rôles sont centraux dans la lutte contre les migrants clandestins que prône le président américain.

Le discours de Trump devait être suivi d'un concert devant le Capitole puis de feux d'artifice.

Des milliers de personnes arborant des casquettes avec le slogan de campagne de Trump, "Make America Great Again", de même que des personnes s'interrogeant sur le coût de la cérémonie militaire, ont afflué à Washington malgré une température caniculaire et des pluies intermittentes.

Un drapeau des Etats-Unis a été brûlé devant la Maison blanche par des opposants.

"Les gens viennent de très loin pour nous rejoindre aujourd'hui et ce soir dans ce qui s'annonce comme l'une des plus grandes célébrations dans l'histoire de notre Pays", avait dit Donald Trump jeudi matin sur son compte Twitter.

Le Pentagone avait fait livrer des chars par voie ferroviaire depuis Fort Stewart, en Géorgie, pour le défilé militaire.

La patrouille des "Blue Angels" de l'US Navy a fait des acrobaties aériennes. Un bombardier B-2, des chasseurs F-35 et F-22, les hélicoptères Marine One, qui transportent habituellement le président, et l'avion présidentiel Air Force One ont aussi été aperçus dans le ciel de la capitale des Etats-Unis.

"UN ÉTALAGE POMPEUX"

L'administration Trump a jusqu'ici refusé de dire combien coûterait l'événement. La facture du défilé militaire que voulait organiser le président l'année dernière sur le modèle du 14-Juillet en France devait s'élever à 90 millions de dollars, selon le Pentagone. Trump y avait finalement renoncé.

"Le coût de notre grand hommage demain à l'Amérique sera très peu de chose comparé à sa valeur", avait dit Trump mercredi. "Nous possédons les avions, nous avons les pilotes, l'aéroport est tout à côté (Andrews). Tout ce dont nous avons besoin, c'est le carburant. Nous avons les chars et tout le reste. Les feux d'artifice sont offerts (...). Sympa!"

La base aérienne d'Andrews est située dans le Maryland à environ 15 km de la capitale.

Selon le Washington Post, le Service des parcs nationaux a prélevé 2,5 millions de dollars (2,2 millions d'euros) sur ses recettes de billetterie pour participer au financement de cette fête de l'Indépendance, qui coûte en général autour de deux millions de dollars.

La parlementaire démocrate de la Chambre des représentants Betty McCollum, qui supervise le budget du services des parcs nationaux, a accusé Donald Trump de transformer la fête nationale en "meeting politique partisan financé par le contribuable".

"Utiliser les droits d'entrée dans les parcs nationaux pour payer cet étalage pompeux est proprement scandaleux", a déclaré la parlementaire dans un communiqué. "Ces sommes ne sont pas une caisse noire que le gouvernement peut utiliser à sa guise."

Des critiques relayées sur Twitter par le sénateur Bernie Sanders, candidat à l'investiture démocrate pour la présidentielle de 2020 : "Voilà ce que font les autocrates: @realDonald Trump prélève $2,5 millions sur le budget de nos parcs nationaux pour s'autoglorifier en faisant défiler des chars dans Washington." (Avec Steve Holland, Greg Savoy, Makini Brice; Danielle Rouquié, Jean-Stéphane Brosse et Jean Terzian pour le service français)