Londres (awp/afp) - L'agence de notation Standard and Poor's (S&P), qui a dégradé la semaine dernière la note du Royaume-Uni après le vote sur le Brexit, a menacé jeudi d'abaisser celles de plusieurs grandes banques britanniques.

Dans un communiqué, l'agence a indiqué qu'elle révisait de stable à négative les notations de vastes institutions financières comme Barclays, Lloyds Banking Group, HSBC, Santander UK ou Nationwide, ce qui signifie qu'elle pourrait être amenée à les abaisser à terme.

"Selon nous, le vote en faveur de la sortie de l'UE a accru les risques de développements économiques défavorables au Royaume-Uni", a souligné S&P.

"Nous pensons aussi que l'économie britannique est entrée dans une phase de correction", ajoute l'agence qui juge que "les déséquilibres vont s'aggraver alors que la croissance du crédit va ralentir et que les prix de l'immobilier vont se contracter".

Toutefois, selon S&P, les taux d'intérêt bas et le faible chômage devraient permettre aux banques de limiter leurs pertes.

La banque RBS a vu de son côté la perspective de sa note être abaissée de positive à stable.

S&P avait dégradé fin juin la note du Royaume-Uni de "AAA", la meilleure possible, à "AA", deux crans en-dessous, en raison de l'incertitude découlant du vote en faveur du Brexit lors du référendum du 23 juin.

Le puissant secteur financier britannique s'inquiète des conditions de sortie du pays de l'UE, craignant de perdre certains des avantages qui permettent à Londres de constituer l'une des principales places mondiales, aux côtés de New York.

Le ministre britannique des Finances, George Osborne, a rencontré jeudi à ce sujet des dirigeants de cinq grandes banques d'investissement internationales (Standard Chartered, Goldman Sachs International, Bank of America Merrill Lynch, Morgan Stanley International et JPMorgan).

Ils se sont mis d'accord pour oeuvrer ensemble afin que Londres "conserve sa place de leader de la finance internationale", a expliqué un communiqué diffusé par le Trésor britannique.

Ils ont notamment mis en avant les atouts de la place de Londres en tant que centre névralgique pour les échanges du renminbi (la monnaie chinoise), pour la finance islamique et la finance "verte".

Les premiers effets concrets du Brexit sur l'économie britannique se sont fait sentir cette semaine avec le gel des fonds immobiliers de sept groupes financiers face à l'afflux de demandes de retraits de la part d'investisseurs apeurés.

afp/buc