Paris (awp/afp) - Porté par ses performances en Italie, en Pologne et en France, le groupe télécoms Iliad a publié mardi un bénéfice net en hausse de 25,1% en 2021, à 526 millions d'euros, affichant l'objectif de 8 milliards d'euros de revenus en 2022.

Sur l'exercice 2021, le groupe de l'homme d'affaire français Xavier Niel, retiré de la cote depuis octobre dernier, a enregistré un chiffre d'affaires consolidé de 7,587 milliards d'euros, en croissance de 29,2% sur un an.

Fort d'un bond de 50,7%, sa rentabilité (Ebitda après loyers) a atteint 2,95 milliards d'euros "avec une contribution de nos trois géographies", a indiqué le groupe dans un communiqué.

"Sur les quatre dernières années, Iliad a connu une transformation en profondeur qui nous a fait passer du statut d'opérateur télécoms 100% français à destination du grand public à un groupe de télécoms de taille européenne", a souligné son directeur général Thomas Reynaud, lors d'une conférence téléphonique.

"On a quasiment doublé de taille sur les quatre dernières années, on est aujourd'hui le 6e opérateur européen avec 42 millions d'abonnés (...) Je suis confiant sur le fait que nous allons dépasser les 8 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2022", a-t-il ajouté.

En Italie, la maison mère de Free a par exemple enregistré un gain de 1,27 million d'abonnés sur le mobile en un an, alors qu'il vient de lancer son offre sur le fixe.

Dans ce pays, Iliad reste à l'affût d'une opportunité d'achat malgré l'échec de son offre sur Vodafone Italia en février.

Plusieurs responsables d'opérateurs sont dans une optique de consolidation du marché et d'accroissement de la rentabilité, à l'heure où ils investissent lourdement dans le déploiement de la 5G et la fibre optique.

Le groupe de téléphonie britannique avait rejeté l'offre d'Iliad à 11,25 milliards d'euros, jugeant que cette proposition n'était "pas dans le meilleur intérêt de ses actionnaires".

Manoeuvres en Italie

"On a été surpris par la fin de non-recevoir de Vodafone", a déclaré mardi Thomas Reynaud, disant "regretter" que l'offre "n'ait pas abouti".

"Ce qu'il faut voir avant tout à travers cette offre, c'est notre attachement à notre projet italien et notre confiance dans la perspective de développement d'Iliad en Italie", a-t-il martelé.

"Si une opportunité de consolidation devait se présenter, si un de nos concurrents était à vendre, on se portera acquéreur", a-t-il encore prévenu.

Signe de l'appétit du groupe sur le marché italien, M. Reynaud a annoncé mardi qu'Iliad était proche de "finaliser" un accord de partage de réseaux en Italie avec l'opérateur Wind Tre, qui couvrirait 7.000 sites mobiles et plus de 60% du territoire italien.

Iliad prendrait une participation de 50% dans une co-entreprise détenue à parité, a-t-il précisé.

En phase d'intégration d'UPC, l'opérateur de télécoms polonais qu'il a acquis en septembre dernier, Iliad compte poursuivre son développement sur le continent européen.

L'expansion ira-t-elle jusqu'à un élargissement du périmètre du groupe à un 4e marché européen, alors qu'Iliad possède une participation de 32% dans Eir, l'opérateur historique irlandais ?

"On y réfléchit. On va continuer à tracer notre propre voie en Europe", a répondu M. Reynaud devant la presse. "J'espère qu'on ira dans les prochaines années dans d'autres pays. On souhaite continuer à grandir".

afp/rp